Laetitia Bonaparte (1750 - 1836)

«Madame Mère»

Mère de Napoléon Ier, Maria Lætizia Ramolino est issue d'une famille de notables d'Ajaccio, fief séculaire de la résistance aux Génois.

Elle épouse à 14 ans Charles Marie de Buonaparte (1746-1785) dont la famille de nobliaux lombards s'était exilée en Corse au XVIe siècle. Le mari soutient Pascal Paoli dans sa lutte contre l'occupant gênois puis français avant de composer avec le gouverneur-comte de Marbeuf.

Lætizia (on écrit aussi Létitia ou Letizia) contribue à la lutte avec toute sa farouche détermination de matrone corse.

Mère courage

Veuve à 35 ans, elle élève avec énergie les huit enfants qui lui restent de ses treize maternités et conserve dès lors sur eux, y compris Napoléon, une grande autorité.

Il s'agit de :
• Joseph (1768-1844), futur roi d'Espagne,
• Napoléon Ier (1769-1821),
• Lucien (1775-1840), éphémère président des Cinq-Cents et père de Pierre Bonaparte,
• Élisa (1777-1820), grande-duchesse de Toscane,
• Louis (1778-1846), roi de Hollande et père de Napoléon III,
• Pauline (1780-1825), princesse Borghèse et égérie de son temps,
• Caroline (1782-1839), reine de Naples aux côtés de Murat,
• Jérôme (1784-1860), roi de Westphalie.

Ses vertus maternelles n'auraient pas empêché la belle Letizia de nouer une relation adultérine avec le comte de Marbeuf en profitant des fréquents voyages auxquels était astreint son mari, y compris à Versailles, où il représentait la noblesse corse auprès du roi. L'un des enfants, Louis, pourrait ainsi être né de ces amours cachés. Le comte de Marbeuf ne sera pas un ingrat et se déménera pour offrir des bourses d'études à Joseph et Napoléon, les deux aînés de la famille.

En 1793, chassée de l'île avec ses enfants, elle se réfugie à Marseille, où elle noue une relation amicale avec la famille du négociant Clary, dont Joseph épousera la fille Julie.

Sous l'Empire, Laetitia mène une vie modeste et retirée avec le titre de Madame Mère. La famille Bonaparte demeure très patriarcale sous la protection exagérément bienveillante de l'empereur. Lætizia observe cette fortune soudaine avec dédain et un rien de scepticisme, lançant à qui veut bien l'entendre : « Pourvou qu'ça doure ! ». Contrariée par la rupture entre Napoléon et Lucien, elle refuse d'assister au sacre à Notre-Dame, même si David l'y a représentée dans son mémorable tableau.

Raillée pour son esprit d'économie, elle déclare un jour : « J'ai sept ou huit souverains qui me retomberont un jour sur les bras ! ». Après la Restauration, elle se retire discrètement à Rome sous la protection bienveillante du pape, peu rancunier.

Fabienne Manière
Publié ou mis à jour le : 2021-05-03 17:45:29

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