Le monde au Moyen Âge (622-1453)

Vincent raconte l'Islam à l'époque des croisades (1095-1250)

Le monde musulman à l'époque des croisades (1095-1250)

En 1095, les Turcs viennent de conquérir une bonne part du Proche-Orient : cet évènement va déboucher sur les croisades.

Il existe plusieurs facteurs qui expliquent le lancement de la Première Croisade : contrairement aux Arabes, les Turcs bloquent la route de Jérusalem aux pèlerins chrétiens. D’autre part, l’empire byzantin, lui-même affaibli par les Turcs, ne semble plus en mesure de reconquérir le Levant. Par ailleurs, la réforme grégorienne en Europe Occidentale tend à unir tous les catholiques autour de l’autorité du pape. Or le lancement de la croisade survient au moment même où les sultanats seldjoukides se fragmentent sous l’action d’émirs et de princes locaux.

Tout cela explique son succès : en 1102, le Levant est partagé en 4 états latins tandis que l’empire byzantin regagne du terrain en Anatolie. Les Arméniens quant à eux conservent un royaume en Cilicie.

En 1118, les crises politiques dans le sultanat d’Ispahan provoque sa scission en 2 parties : l’une centrée sur Merv et l’autre sur Hamadan. Peu après en 1127, c’est le sultanat de Roum qui éclate sous l’action d’un gouverneur de la dynastie danichmendide. Cet état se divisera lui-même en deux peu de temps après.

A partir de 1138, le sultan de Merv doit faire face à la fois aux prétentions d’indépendance du shah du Kwarezm au sud de la Mer d’Aral, et aux attaques des Kara Khitai apparentés aux Mongols : ça va entraîner 2 décennies de guerres incessantes sur le front oriental.

Finalement, la lutte contre les croisés se retrouve essentiellement entre les mains de 2 gouverneurs turcs : l’émir de Damas d’une part, et l’atabeg de Mossoul et d’Alep d’autre part nommé Zengi. Celui-ci parvient à s’emparer d’Edesse en 1144, ce qui provoque le lancement de la Deuxième Croisade 2 ans plus tard. Le successeur de Zengi à Alep, Nur ad-Din, parvient à repousser les croisés en 1149, ce qui lui confère un grand prestige. Dans l’optique de rassembler tous les musulmans face aux états latins, il s’empare de Damas en 1154, confortant son indépendance vis-à-vis du sultanat d’Hamadan. Celui-ci parvient néanmoins à reprendre des terres sur le Khorasan en profitant de l’effondrement du sultanat de Merv face aux Kara Khitai. Une dynastie d’origine iranienne, les Ghourides, en profite par ailleurs pour s’étendre aux dépens des Ghaznévides.

Pendant ce temps-là, Nur ad-Din poursuit sa progression vers l’Egypte en s’attaquant au califat chiite des Fatimides qui est menacé par la progression des Francs de Jérusalem menés par Amaury Ier. L’attaque est menée par le général kurde Shirkuh qui parvient à s’emparer du pays en 1169. Nur Ad-Din obtient alors le titre de sultan d’Egypte et il confie la gestion de cette région au fils de Shirkuh nommé Salah ad-Din, c’est-à-dire Saladin, avec le titre de vizir. A la mort de Nur ad-Din en 1174, celui-ci prend les choses en main en Egypte, fondant la dynastie ayyoubide : il va lui falloir 10 ans pour imposer son autorité aux dépens des Zengides.

En Anatolie aussi, les musulmans reprennent de la vigueur : en 1176, le sultanat de Roum regagne du terrain contre les Byzantins tout en récupérant les 2 états danichmendides. A l’est, ce sont les shahs de Kwarezm qui reprennent le flambeau : ils rejettent la suzeraineté des Kara Khitai et agrandissent considérablement leur territoire dans les années 1180.

Pendant ce temps-là, Saladin multiplie les attaques contre les états francs. En 1187, il remporte une victoire décisive qui lui permet de prendre Jérusalem : les Latins ne conservent plus que Tyr, Tripoli et Antioche.

Cet évènement provoque le lancement de la Troisième Croisade 2 ans plus tard. Les croisés s’emparent de Chypre aux dépens des Byzantins et récupèrent plusieurs villes côtières, mais échouent à récupérer Jérusalem.

Peu après, les Kwarezmiens s’emparent d’Hamadan, ce qui provoque l’effondrement du sultanat seldjoukide. En Irak, le calife abbasside en profite pour retrouver son autorité temporelle.

En 1193, la mort de Saladin provoque des luttes entre ses fils qui affaiblissent l’empire ayyoubide. Celui-ci échappe à la Quatrième Croisade qui est détournée vers Constantinople en 1204. Puis il parvient à repousser les Francs face à Damiette en 1219 lors de la Cinquième Croisade. Mais il doit abandonner Jérusalem aux croisés menés par l’empereur germanique Frédéric II lors de la Sixième Croisade en 1229.

Entre temps, il s’est produit un évènement qui va bouleverser toute la région : l’arrivée des Mongols menés par Gengis Khan, qui provoquent l’effondrement de l’empire khwarezmien en 2 vagues, de 1220 à 1231. Ça entraîne la fuite d’un grand nombre de Khwarezmiens qui viennent grossir les forces musulmanes face aux états latins. Elles complètent les troupes d’élite de l’empire ayyoubide appelées les Mamelouks qui jouent un rôle politique croissant dans le pays. Ça permet la reprise de Jérusalem en 1244. Ceci provoque le lancement de la Septième Croisade menée par Saint Louis, mais elle s’achève par un échec.

A cette époque, la principale menace pour le monde musulman a changé de bord : il s’agit des Mongols.

C’est ce que nous verrons dans l’épisode 13. Mais avant ça, on va compléter notre état des lieux de la région en parlant des royaumes chrétiens du sud Caucase, l’Arménie et la Géorgie.

Vincent Boqueho

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Publié ou mis à jour le : 2022-11-14 17:40:27

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