27 janvier et 3 février 1938

Démission des chefs militaires allemands

Le 3 février 1938, le maréchal baron Werner von Fritsch remet sa démission de chef d'état-major à Hitler. Quelques jours plus tôt, le 27 janvier 1938, il a été précédé par le maréchal Werner von Blomberg, ministre des Armées.

Avec le départ de ces deux représentants de l'ancienne Wehrmacht, il ne reste plus personne pour s'opposer au velléités bellicistes du Führer.

Celui-ci avait convoqué le 5 novembre 1937 les hautes autorités militaires à la chancellerie et leur avait exposé ses projets concernant la Tchécoslovaquie.

Blomberg et Frisch, ainsi que le ministre des Affaires étrangères Konstantin von Neurath, protestent en faisant valoir l'impréparation de l'armée et l'opposition des grandes puissances.

Heinrich Himmler, chef de la police politique, va contraindre à la démission le maréchal von Blomberg en profitant de son projet de remariage avec une femme au passé trouble, Erna Grühn.

Blomberg, amoureux transi, demande conseil à Hermann Göring, chef de la Luftwaffe, qui le rassure et même lui suggère d'inviter Hitler comme témoin à la cérémonie.

Le mariage a lieu le 12 janvier 1938. Quelques jours plus tard, des rumeurs circulent sur la mésalliance. Hitler feint de s'indigner que le maréchal ait voulu lui « forcer la main » en le choisissant comme témoin. Le maréchal ne peut faire autrement que de démissionner. Les militaires, malgré l'estime qu'ils lui vouent, ne peuvent protester. Il est remplacé au ministère par le général Wilhelm Keitel.

Fritsch est quant à lui acculé à la démission sur une accusation d'homosexualité... qui se révèlera fausse quelques mois plus tard. Rétrogradé comme colonel, il est tué devant Varsovie pendant la campagne de Pologne. Le lendemain de sa démission, c'est au tour de von Neurath de quitter son poste. Il est remplacé aux Affaires étrangères par Joachim von Ribbentrop, ambassadeur à Londres et nazi obtus.

En quelques jours, Hitler voit l'horizon se dégager devant lui. La Wehrmacht, décapitée et confiée à de fidèles subalternes, n'est plus en état de s'opposer à ses projets.

Dès le mois suivant, il occupe l'Autriche, c'est l'Anschluss. Et à la fin de l'été, il engage un bras de fer avec les démocraties occidentales en vue de dépecer la Tchécoslovaquie. Il y parvient par les accords de Munich.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2019-04-30 18:55:46
Cyrille (27-06-2006 16:11:49)

Hitler voulait la guerre, et dès le milieu des années 30, beaucoup en France en étaient conscients. Les Français étaient pacifiques car, suite à la saignée de 14-18, ils voyaient bien que le pays ne se relèverait pas d'une 2eme hécatombe. Ces pacifiques étaient divisés en 2 clans, les pacifistes pacifiques qui pensaient éviter la guerre en satisfaisant les revendications hitleriennes, celles-ci n'étant pas dénuées de fondements. Les autres, les pacifiques "résistant" partisans de l'intimidation et la méthode musclée: montrer ses crocs pour éviter de s'en servir. A posteriori, on peut dire que le choix français d'une armée défensive et statique a été décisif dans sa non-réaction. Par exemple, lors de la réoccupation de la rhénnanie, la décision française d'intervenir ou non devait être prise en quelques heures, elle fut négative notamment car notre armée était une armée de fortification incapable de se déplacer. Pourtant, on sait aujourd'hui qu'Hitler avait donné l'ordre de se replier en cas d'intervention française, son armée à cette époque n'étant encore que symbolique.
Pour les mêmes raisons, en 1939, l'armée française n'a (presque) pas attaqué à revers l'armée allemande engagée en Pologne
C'est un très bon exemple de décision stratégique malheureuse, de causes lointaines à un évènement, qui favorise certaines décisions politiques beaucoup plus tard. Avec des conséquences dramatiques qui nous affectent encore aujourd'hui largement.

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