17 octobre 1793

Les Vendéens sont défaits à Cholet

Le 17 octobre 1793, après une succession de victoires inattendues, les insurgés vendéens sont défaits à Cholet par les Bleus. La suite n'est plus qu'une interminable tragédie.

Fabienne Manière
Le pardon de Bonchamps

Le pardon de Beauchamp, gravure d'époqueAprès une progression foudroyante de ville en ville, l'armée « catholique et royale » a remporté à Châtillon, le 11 octobre, une nouvelle victoire qui s'est transformée le lendemain en défaite. Mais c'est à Cholet que se produit le premier revers décisif.

40 000 combattants sont cernés par trois armées républicaines et tentent sans succès de rompre l'enclercement. Le généralissime d'Elbée est grièvement blessé et doit se réfugier à Noirmoutier où il sera plus tard capturé et fusillé dans son fauteuil. Ses compagnons Bonchamps et Lescure sont blessés à mort.

Un cri retentit : « À la Loire ! À la Loire ! » Charles de Bonchamps, agonisant, se replie avec l'armée vaincue vers la Loire.

À l'instant de franchir le fleuve avec femmes et enfants, les Vendéens se demandent que faire des 5 000 prisonniers qui les embarrassent. L'idée de les exécuter se répand : « Mort aux Bleus ! »

C'est alors que Charles de Bonchamps (33 ans) se soulève sur son lit de souffrances et dans un ultime soupir, lance : « Grâce aux prisonniers ! » Respectueux de son dernier vœu, les Vendéens libèrent les malheureux.

Parmi eux figure le père du sculpteur David d'Angers. En témoignage de reconnaissance pour le chef ennemi, l'artiste sculptera plus tard son tombeau dans l'église de Saint-Florent-le-Vieil (Maine-et-Loire).

Jules Girardet, La déroute de Cholet, 1886, musée d'art et d'histoire de Cholet (Maine-et-Loire).

Vers la tragédie

Le 18 octobre 1793, 90 000 Vendéens, dont 40 000 combattants, traversent la Loire à Saint-Florent. Débute un long périple, la « virée de Galerne ».

Henri de La Rochejaquelein, alors âgé de 21 ans, est élu généralissime. Il se dirige avec l'armée vers Laval. Il écrase les Bleus à Entrammes le 27 octobre. Mais l'armée, contre son avis, se dirige vers Granville dans l'espoir d'y trouver un secours anglais. C'est un échec. Au retour vers la Loire les républicains barrent la route.

La Rochejaquelein ouvre le passage par trois victoires : Pontorson, Dol et Antrain, entre les 20 et 22 novembre. Mais l'hiver, la malnutrition et la dysenterie déciment son armée. Beaucoup meurent sur la route.

Les Vendéens passent à La Flèche le 2 décembre puis se dirigent vers Angers où ils subissent un échec le 4 décembre. Ils entament alors le chemin du retour vers l'est, dans des conditions encore plus éprouvantes qu'à l'aller.

La bataille du Mans À Baugé, Kléber, qui garde la Loire, les repousse vers La Flèche. Le pont du Loir est coupé. La Rochejaquelein réussit néanmoins à passer à gué près du moulin de la Bruère. Il fait réparer le pont pour faire traverser son armée et repousse les Bleus.

Quittant La Flèche le 10 décembre, les Vendéens arrivent au Mans où se livre une terrible bataille les 12 et 13 décembre. 15 000 Vendéens sont massacrés. Les rescapés s'enfuient vers l'ouest jusqu'à Laval puis se dirigent vers la Loire.

À Ancenis, par manque de bateaux, les Vendéens sont peu nombreux à pouvoir traverser avec leur généralissime. Les républicains du général  François-Joseph Westermann les rejoignent et les exterminent à Savenay le 23 décembre.

Le soir même, le général écrit à la Convention : « Il n'y a plus de Vendée, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l'enterrer dans les marais et dans les bois de Savenay. Suivant les ordres que vous m'avez donnés, j'ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, massacré les femmes qui au moins pour celles-là n'enfanteront plus de brigands. Je n'ai pas de prisonnier à me reprocher, j'ai tout exterminé... »

C'est la fin de la « Grande Armée Catholique et Royale ». Les paysans du bocage n'auront pas résisté plus de neuf mois au rouleau compresseur de la Terreur révolutionnaire. Mais le pire est encore à venir pour la Vendée avec les « colonnes infernales » de Turreau.

Publié ou mis à jour le : 2021-10-24 12:43:06
Eddddd (17-10-2023 13:06:50)

"aimer la France"... certainement pas la même, comme ceux qui prétendent aimer Dieu : ce n'est pas celui du voisin. Vous parlez d'un Pays alors que les républicains ont dû se battre pour faire ex... Lire la suite

Yves Petit (23-10-2021 14:54:21)

C'est Westermann et non Westerman. Quelle disgrâce que de tuer ainsi ses compatriotes qui aimaient autant la France que les révolutionnaires.

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