C’est le 30 avril 1803 que le Premier Consul Napoléon Bonaparte a vendu la Louisiane à la jeune république des États-Unis d’Amérique…vendu et non bradé comme on l’a trop souvent dit : les 80 millions de francs demandés (15 millions de dollars) représentaient une fois et demi le PIB des États-Unis (la dette française d’aujourd’hui n’est que de 83% de notre PIB actuel !).
Bonaparte, qui n’avait plus les moyens de défendre la Louisiane, ses troupes ayant été décimées à Saint-Domingue, espérait donner une rivale maritime à l’Angleterre…et récupérer de l’argent pour reprendre la lutte sur le Vieux Continent.
L’immense Louisiane française, qui s’étend du Golfe du Mexique aux montagnes Rocheuses, compte alors 50 000 habitants, nom compris les Indiens. Elle est partagée en deux par une décision du Congrès du 26 mars 1804 :
- Le district de Louisiane avec un gouverneur, un secrétaire et trois juges nommés par le président : à partir de ce district seront créés au cours du XIXe et du début du XXe siècles l’Arkansas, l’Oklahoma, le Missouri, le Kansas, le Colorado, l’Iowa, le Nebraska, le Wyoming, le Minnesota, le Montana, le Dakota du sud et le Dakota du nord,
- le territoire d’Orléans, au sud du 33e parallèle, avec La Nouvelle-Orléans pour capitale : une nouvelle administration est mise sur pied avec un Conseil législatif de 6 Français et de 7 Américains (5 Français et 8 Américains dès l’année suivante) ainsi qu’un système judiciaire composé de trois juges anglophones
En 1807, le territoire est divisé en 19 paroisses et des prêtres irlandais viennent les angliciser.
Cette anglicisation s’avère efficace face à une population francophone pourtant renforcée par l’arrivée de quelques milliers de planteurs de Saint-Domingue (Haïti), qui s’étaient réfugiés à Cuba mais avaient dû quitter l’île pour la Nouvelle-Orléans au moment de la guerre franco-espagnole.
Des Jésuites fondent le collège d’Orléans, premier établissement anglophone, et le Philip Theater commence à donner des spectacles en anglais .
En 1810, le district d’Orléans atteint le nombre de 60 000 habitants, requis pour devenir un État. C’est chose faite le 30 avril 1812, quand la Louisiane devient le dix-huitième État des États-Unis d’Amérique. En 1849, La Nouvelle-Orléans (New-Orleans en anglais) cède son statut de capitale à Bâton-Rouge. L'anglais devient une langue officielle au côté du français.
L’ancienne colonie française entre dans une nouvelle phase de son Histoire, tout en gardant un vif attachement à la francophonie.
En ce début du XXIe siècle, le souvenir de l'ère coloniale se retrouve dans le Quartier français de La Nouvelle-Orléans, haut lieu touristique. La langue française est encore pratiquée par les descendants des Acadiens, les Cadiens ou Cajuns, ainsi que de quelques tribus indiennes, soit environ 300 000 personnes sur un total de 4,5 millions habitants.
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