Le 4 mai 1926, la Grande-Bretagne connaît une grève générale d'une ampleur jamais vue. Les salariés cessent le travail par solidarité avec les mineurs, auxquels le gouvernement a imposé une baisse de salaire autoritaire pour restaurer la compétitivité du charbon national.
C'est la conséquence d'une réévaluation malheureuse de la livre sterling, l'année précédente, par le Chancelier de l'Échiquier Winston Churchill.
Dans les mois qui suivent la Première Guerre mondiale, une série de grèves accompagnent le retour à la paix en Grande-Bretagne, marquée par une forte hausse du chômage et de l'inflation.
Le 21 septembre 1925, Winston Churchill, Chancelier de l'Échiquier (ministre des finances), prend la mesure que lui-même jugera comme «la plus grosse bévue de [sa] vie» : le retour de la livre sterling à sa parité d'avant-guerre. Le prix des exportations britanniques explose et met en péril l'industrie nationale. Le secteur charboniner est le premier atteint.
Les gestionnaires des mines demandent un retour à la journée de travail de 8 heures et une baisse importante des salaires. Plusieurs accords provisoires permettent au gouvernement de maintenir ceux-ci à leur niveau par des subventions, mais, en 1926, la situation n'est plus tenable.
Le 3 mai, les négociations entre les propriétaires et les mineurs sont interrompues. Le gouvernement se dispose à diminuer les salaires des mineurs. Le Trades Union Congress, qui représente l'ensemble des syndicats de salariés, tous secteurs confondus, se juge assez fort pour lancer dès le lendemain un mot d'ordre de grève générale, par solidarité avec les mineurs.
La grève s'étend bientôt à l'achat des journaux, accusés de donner une vision trop hostile de la grève. En réponse, Churchill fait publier par le gouvernement un journal compréhensif, le British Gazette.
Ce durcissement des positions annihile tout espoir d'une solution négociée. Finalement, ce sont les grévistes qui cèdent les premiers : des tensions apparaissent entre les mineurs et les autres catégories de salariés. Dans un message radiodiffusé, le premier dans une telle situation, Baldwin creuse le fossé en dénonçant la grève générale comme illégale tout en reconnaissant la légitimité du mouvement des mineurs.
Finalement, dès le 8 mai, le Trades Union Congress accepte de cesser la grève et, dans la pratique, d'abandonner les mineurs. Ces derniers poursuivent leur mouvement mais doivent reprendre le travail à l'automne, avec des salaires très diminués et des journées de travail allongées. Cet échec va affaiblir durablement les syndicats.
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