Aux premiers siècles de l'Église, le régime de la « commende » (du latin in commendam, provisoire) s'applique aux abbayes et évêchés vacants à la tête desquels le pape nomme à titre provisoire un évêque ou un abbé qui a été privé de son siège par des envahisseurs.
Plus tard, les seigneurs et souverains féodaux s'approprient cette prérogative en nommant eux-mêmes des fidèles à la tête de ces institutions ecclésiastiques. Lesdits fidèles ne se font pas faute de prélever pour leur profit exclusif une partie des dons apportés par les fidèles. Les papes n'ont de cesse après l'An Mil de lutter contre ces abus. Leurs efforts aboutissent avec la réforme grégorienne.
Mais les appétits des puissants ne faiblissent pas...
En France, par le concordat de Bologne (1516), le roi récupère à son bénéfice le droit de nommer lui-même les titulaires des évêchés et des grandes abbayes. Ces évêques ou abbés « commendataires » sont souvent des laïcs issus de la haute aristocratie, parfois libertins et même athées, toujours avides de profiter des revenus de leur charge. Par ces abus et par l'opposition croissante entre bas et haut clergé, le régime de la commende va porter un tort considérable à l'Église gallicane et à la foi avant que la Révolution n'y mette fin.
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