Le dictionnaire de l'Histoire

calendrier, temps, ère chrétienne

On doit aux Chaldéens, habiles astronomes de Mésopotamie, la première mesure du temps avec un calendrier « lunaire » (aligné sur le cycle de la Lune) et une semaine de sept jours (six jours de travail, un jour de repos).

Le calendrier « solaire » (aligné sur le cycle du Soleil) a quant à lui été mis au point par les habiles jardiniers que furent les Égyptiens de l'époque pharaonique. Il comporte douze mois de trente jours avec un complément de cinq jours dits « épagomènes ».

Enfin, au VIIIe siècle, sous le règne de Charlemagne, le moine anglo-saxon Bède le Vénérable a l'idée de compter les années à partir de « l'an de l'Incarnation de Notre Seigneur » (et non plus de l'intronisation du souverain régnant). Il se réfère pour cela aux travaux de Denis le Petit, un moine scythe réfugié à Rome : en 532 de notre ère, au temps de l'empereur Justinien, il a situé l'année de la naissance du Christ 753 ans après la fondation légendaire de Rome (on sait aujourd'hui qu'il s'est en fait trompé de six ans environ).

De ce fait :
- l'année qui précède le moment où serait né le Christ est une année bissextile qualifiée d'An 1 avant Jésus-Christ ou av. J.-C.). Les Anglo-Saxons écrivent en abrégé BC (Before Christ, avant le Christ),
- la période postérieure débute avec l'An 1 après Jésus-Christ (en abrégé après J.-C. ; les Anglo-Saxons emploient l'expression AD, du latin Anno Domini qui signifie en l'an du Seigneur) ; elle est par convention qualifiée d'« ère chrétienne »ou plus simplement : « notre ère ».

Comme on le voit, il n'y a pas d'année zéro dans ce calendrier pour la simple et bonne raison que le zéro était inconnu en Occident du temps de Bède le Vénérable.

La semaine, le cycle solaire et la datation à partir de J.-C. sont aujourd'hui d'application universelle (sauf dans le domaine religieux), tout comme le calendrier grégorien, aboutissement de plusieurs millénaires de tâtonnements.

Font exception les géologues et les préhistoriens qui n'en sont pas à quelques centaines d'années près. Ils notent les années à partir de 1950 (date d'apparition de la datation au carbone 14). Par exemple : Lascaux, 18 000 BP (de l'anglais Before Present, Avant le Présent).

Ère commune et bien-pensance

Comme nous l'avons rappelé ci-dessus, l'humanité entière s'accommode aujourd'hui d'un calendrier élaboré il y près de cinq mille ans par les adorateurs de la déesse Ishtar ou de la parèdre Osiris-Isis sans que personne s'en offusque.

Par contre, s'agissant de l'ère chrétienne, des puritains anglo-saxons s'inquiètent de ce qu'elle pourrait choquer des musulmans ou des juifs. Ils préconisent donc l'emploi de l'expression « Ère commune »... sans toutefois remettre en cause la référence à la date de naissance supposée du Christ.

Cela donne :
- en français abrégé : AEC (avant l'Ère commune) au lieu d'av. J.-C. et EC au lieu d'après J.-C. ou de notre ère.
- en anglais abrégé : BCE (Before Common Era) au lieu de BC (Before Christ) et CE (Common Era) au lieu de AD (Anno Domini).

Il n'est pas sûr que les lecteurs s'y retrouvent... y compris en Inde ou en Chine, où l'on ne s'offusque pas davantage de la référence à J.-C. que de la Croix-Rouge. Mais que ne ferait-on dans les cercles intellectuels occidentaux pour tenter d'obtenir la mansuétude des islamistes (on peut lire ou relire à ce propos Soumission de Michel Houellebecq)  ?

Voir : Les premiers calendriers, entre Lune et Soleil

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