Cette oeuvre d'Antoine-Jean Gros date de 1804 et de l'instauration de l'Empire. Elle transfigure un épisode particulièrement pénible de l'expédition d'Égypte (cinq ans plus tôt). Piégé dans sa conquête après la destruction de sa flotte à Aboukir, Bonaparte doit qui plus est faire face aux révoltes des Cairotes. Il tente de remonter avec son armé vers Istamboul, siège du sultanat turc.
Après le siège de Jaffa, en Palestine, et le massacre de 2 500 prisonniers turcs, voilà que ses troupes sont victimes de la peste... Le médecin-chef de l'armée d'Orient René-Nicolas Desgenettes interdit de prononcer le mot fatal pour ne pas démoraliser les troupes. Arrivé devant la forteresse de Saint-Jean d'Acre, Bonaparte renonce à poursuivre sa marche vers Istamboul. Il demande à Desgenettes d'évacuer les blessés vers Jaffa et l'interroge sur l'opportunité de « terminer les souffrances de nos pestiférés en leur donnant de l'opium », à quoi le médecin s'oppose avec détermination au nom de l'éthique médicale.
Le tableau a pour but de faire oublier cet esclandre en représentant une scène imaginaire. Il montre le général Bonaparte touchant par compassion les bubons d'un pestiféré. Le peintre veut de la sorte assimiler le futur empereur aux anciens rois qui étaient réputés guérir les malades des écrouelles par l'imposition des mains...
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