Parfois limité à l’archétype de l’artiste romantique, capable de déclencher une véritable hystérie auprès du public féminin, Franz Liszt est aussi un pianiste virtuose, inventeur du récital, et un compositeur d’avant-garde.
Franz Liszt voit le jour en Hongrie le 22 octobre 1811. Son père, qui a joué du violoncelle et chanté à la cour des Esterhazy, lui transmet sa passion de la musique.
En 1820, le petit Franz se distingue en interprétant un concerto de Ries. Un an plus tard, il joue à Vienne et Salieri le prend sous son aile. L’Europe commence à bruisser de la rumeur de la découverte d’un nouveau Mozart.
Liszt s’installe à Paris, y étudie avant de donner des cours de piano. Lors des « Trois Glorieuses », galvanisé par l’atmosphère insurrectionnelle, il compose une Symphonie révolutionnaire, sa première incursion au-delà du monde du piano.
Le jeune homme dévore les livres, se lie avec Vigny, Hugo, Lamartine, Georges Sand.
Les années 1830 sont aussi marquées par sa liaison avec Marie d’Agoult. Mariée et mère de deux filles, elle fuit avec lui Paris pour Genève, en véritable héroïne romantique. Marie lui donne trois enfants mais finit par retourner à Paris et rompre leur liaison.
Liszt voyage en Italie et compose en s’inspirant des textes de Pétrarque et Dante. Il continue ses « pèlerinages » en Hongrie, où la musique hongroise et tzigane lui inspire les Rhapsodies.
De 1839 à 1847, il voyage sans relâche à travers l’Europe pour donner des concerts, au cours de ce que l’on a appelé la « Glanzperiod ». Comme une vraie « star » à la stratégie de communication bien rodée, il joue de son image de héros romantique. Une vraie « Lisztomania » l’entoure : des femmes montent sur scène pour couper une mèche de ses cheveux ou ramassent sur son passage les cendres de son cigare.
À la fin des années 1840, Liszt rencontre à Kiev la princesse Caroline Von Sayn-Wittgenstein, son second grand amour. Il s’installe à Weimar avec elle, sous la protection du grand-duc, et y compose les Harmonies poétiques et religieuses, dont certains morceaux sont inspirés par les soulèvements de 1848-49 en Europe.
Pendant dix années très fécondes, il compose des concertos pour piano, des symphonies et de nombreux Lieder à partir de poèmes de Goethe, Heine, Hugo. À la recherche de la « musique de l’avenir », il invente le genre du « poème symphonique ».
Liszt se lie d’amitié avec Richard Wagner, dont il monte les opéras à Weimar. La liaison de Wagner avec sa fille Cosima, mariée, brouillera les deux compositeurs quelques années plus tard.
Au début des années 1860, Liszt, qui a toujours nourri un très fort sentiment religieux, part s’installer à Rome, où il compose des messes et surprend l’Europe en devenant abbé. Ses dernières années sont partagées entre Rome, Weimar et Budapest.
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