Pierre François Choderlos de Laclos fut un remarquable officier de cavalerie et un acteur important de l'Ancien Régime et de la Révolution française.
Excellent technicien, il invente l'obus (un boulet creux chargé de poudre), une avancée majeure en artillerie. Choderlos de Laclos serait aussi l'inventeur du système de numérotation des rues de Paris.
Pourtant, c'est un roman épistolaire (sous forme de lettres) écrit pour tuer l'ennui dans les villes de garnison qui a fait sa gloire à 40 ans : Les Liaisons dangereuses. Ce chef-d'oeuvre de la littérature universelle a recueilli un succès immédiat dès sa sortie à 2 000 exemplaires le 23 mars 1782. Il met en scène l'amoralité cynique de la haute aristocratie de l'époque, libertine et athée, qui revendique pour elle-même le droit à la recherche du plaisir, sans égard pour le reste de l'humanité. Ce « libertinage » ne concerne qu'une très étroite frange de la population.
Les Liaisons dangereuses sont un copieux roman épistolaire (sous forme de lettres), dont le récit tient dans une succession de lettres que s'adressent les personnages les uns aux autres. Il y est question de deux libertins de haut vol, le comte de Valmont et la marquise de Merteuil, qui se lancent des défis insensés. Ainsi la marquise, meurtrie par les rebuffades d'un jeune amant, demande au comte de déshonorer la donzelle destinée en mariage à l'indélicat. Elle lui promet par ailleurs ses faveurs à la condition qu'il déshonore également la digne et fidèle épouse d'un magistrat...
Un homme aux multiples talents
Coqueluche des salons, Choderlos de Laclos devient en 1788 secrétaire des commandements de Philippe d'Orléans. Il exerce alors sur le duc une influence notable.
Quand éclate la Révolution, il se prend de passion pour elle et se manifeste au club des Jacobins. Avec Brissot, il rédige la pétition républicaine du Champ-de-Mars (17 juillet 1791). Sous la Terreur, en 1793, ses relations avec le cousin du roi font de lui un suspect mais il revient en grâce après la chute de Robespierre et Bonaparte le nomme général d'infanterie le 16 janvier 1800. Il fait campagne en Allemagne et en Italie, où il commande l'artillerie et meurt de la malaria en 1803.
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