Abraham Lincoln (1809 - 1865)

Un Juste à la Maison Blanche

Si la postérité ne devait conserver du XIXe siècle que le souvenir d'un seul homme, il serait juste que ce soit celui-là. Lincoln n'eut jamais le souci d'embellir sa vie et ses actes. Les faits parlent d'eux-mêmes.

Une vie de droiture

Abraham Lincoln naît dans une cabane, au Kentucky, en 1809, dans un ménage de bûcherons illettrés. Malgré les difficultés et les malheurs familiaux, il apprend à lire, se met à l'étude du droit et s'établit à Springfield, où il devient le modèle de l'avocat intègre et compatissant.

Plutôt laid de visage mais doté d'une voix envoûtante, Abraham Lincoln s'exprime avec des mots compréhensibles de tous et un raisonnement d'une très haute tenue. Cela lui vaut d'être élu le 4 août 1834 au Congrès de l'Illinois dans les rangs des whigs (libéraux), un jeune parti qui s'oppose au parti démocrate du président Jackson.

Le 3 août 1846, il est élu au Congrès fédéral de Washington. Opposant à la guerre contre le Mexique de 1847, qu'il juge immorale, il doit renoncer à se représenter devant ses électeurs, outrés par ses prises de position.

La question de l'esclavage

Cependant, la publication en 1851-1852 du roman Uncle Tom's Cabin (La Case de l'Oncle Tom) relance le débat sur l'esclavage aux États-Unis.

Le 30 mai 1854, le bill Kansas-Nebraska du sénateur démocrate Stephen Douglas autorise les électeurs de ces États à choisir leur statut d'État libre ou esclavagiste.

La décision contrevient au «compromis du Missouri» qui avait établi en 1820 que les nouveaux États seraient obligatoirement libres au nord de la Mason & Dixon Line et esclavagistes au sud. 

Sous le coup de l'indignation, Lincoln retourne à la politique et combat avec vigueur Stephen Douglas. Il s'ensuit une scission de son parti, le parti whig, et la naissance d'un nouveau parti, le parti républicain.

Pour l'élection présidentielle de 1860, les démocrates se divisent (d'un côté les partisans du droit des États à choisir leur régime, de l'autre les esclavagistes durs).

Les républicains choisissent Lincoln, qui, grâce à la division des adversaires, est élu le 6 novembre avec seulement 40% des voix !

La guerre du droit et de l'unité

La Caroline du Sud et dix autres États font sécession pour préserver l'esclavage et plus encore leur civilisation agraire et aristocratique que menace l'affairisme des industriels du Nord.

Abraham Lincoln veut plus que tout préserver l'unité du pays. Dans son discours d'investiture, le 4 mars 1861, il propose au Sud de conserver l'esclavage sous certaines conditions. Mais les Sudistes ne sont pas disposés à lui faire confiance et rejettent son ouverture.

La guerre de Sécession entre le Nord et le Sud (Civil War en anglais) devient inévitable. Dès le début, le président Lincoln prend des mesures énergiques et ne craint pas de faire emprisonner des milliers de suspects sans jugement.

Après quatre années de combats meurtriers, préfiguration des guerres mondiales du XXe siècle, la guerre civile se termine le 9 avril 1865.

Apothéose

Quelques jours plus tard, le 14 avril 1865, le 16e président américain se rend avec sa femme au Ford's Theatre de Washington. Là l'attend son assassin... Le lendemain, 15 avril 1865, le monde pleure en apprenant la mort d'Abraham Lincoln.

Sa fin tragique a pour effet de ressouder les Américains entre eux et de faire oublier les innombrables haines qui se concentraient sur sa personne. Son action trouve un aboutissement posthume avec le vote du XIIIe amendement à la Constitution des États-Unis, le 18 décembre 1865, qui abolit l'esclavage.

Publié ou mis à jour le : 2020-11-10 07:25:11

Voir les 4 commentaires sur cet article

Cédric D. (02-07-2023 16:24:01)

Bonjour, merci pour cet article. a toutes fins utiles, je précise que le petit livre de Louis de Villefosse, intitulé Lincoln, est disponible d'occasion à petit prix chez Rakuten-Price Minister. B... Lire la suite

jp JOLAS (10-08-2017 00:13:28)

Bonjour à tous,

Je trouve l'introduction musicale de la vidéo superflue

Amitiés
JP

Michèle D. (25-10-2016 02:22:54)

Quatrième paragraphe après "Apothéose" vous dites "Mais son charisme va faire défaut à son successeur, le vice-président Andrew Jackson". Or, c'était plutpôt le vice-président Andrew JOHNSON ... Lire la suite

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