Laurent de Médicis a dirigé d'une main de maître la république de Florence pendant près d'un quart de siècle. Son gouvernement a coïncidé avec l'apogée économique et culturel de la cité italienne.
Justement surnommé Laurent le Magnifique (Lorenzo il Magnìfico en italien), c'est un vrai prince de la Renaissance : mécène fastueux et généreux, amoureux de la vie et épris de culture poète à ses heures, il se montre aussi despotique, amoral et impitoyable avec ses rivaux. Ses hommes de main font régner la terreur parmi les grandes familles de la ville.
Bien qu'elle ne domine qu'une petite partie de la péninsule italienne et compte tout juste 50 000 habitants, Florence fait la pluie et le beau temps en Europe, en cette première Renaissance italienne (le «Quattrocento»).
Héritiers d'une richissime famille de marchands et de banquiers, Laurent et son frère cadet Julien accèdent à la tête de la république florentine, en 1469, à la mort de leur père Pierre le Goutteux.
L'un et l'autre reçoivent alors le titre informel de «principe dello stato» (Prince de l'État). Mais après la conjuration des Pazzi, qui provoque en 1478 la mort de Julien, Laurent règne en maître sur la ville.
Politique avisé et brutal, le nouvel homme fort de Florence est aussi un lettré et un humaniste. Il a reçu une éducation humaniste d'avant-garde : dès l'âge de dix ans, il étudie la rhétorique, le grec et même la philosophie avec Marsile Ficin en personne ; il est initié aussi à la musique et à la poésie. Dès l'âge de 14 ans, il écrit des poèmes de qualité.
Dans sa villa de Careggi, en périphérie de la ville, il retrouve les philosophes, artistes et érudits de son temps, conversant avec eux sur les grands textes anciens et les idées nouvelles et les accueillant à sa table.
Parmi ces artistes et ces beaux esprits, Botticelli, Donatello et Verrocchio, Marsile Ficin, philosophe néo-platonicien (de l'école de Platon), Leon-Battista Alberti, Pic de la Mirandole... Le jeune Michel-Ange dispose même d'une chambre dans le palais de la Via Larga.
Fort de sa puissance et de sa richesse, Laurent le Magnifique épouse Clarice Orsini, issue de l'une des plus grandes familles romaines. Jean, leur fils cadet, va entrer dans les ordres et devenir pape en 1513 sous le nom de Léon X.
Son cousin Jules de Médicis, fils naturel de Julien, devient également pape en 1523 sous le nom de Clément VII. Ce dernier arrangera le mariage de sa petite-cousine Catherine de Médicis avec le fils du roi de France, le futur roi Henri II...
Le 8 avril 1492, Laurent de Médicis s'éteint à 43 ans dans sa villa de Careggi. Sa mort marque l'apogée de Florence mais annonce aussi le déclin politique des républiques marchandes d'Italie.
Le rayonnement politique de Florence va décliner, d'une part en raison de la dictature morale exercée par Savonarole, d'autre part, et plus sûrement, en raison de la découverte de l'Amérique et du développement du commerce transatlantique dont seront écartés les négociants italiens. Il appartiendra aux nations riveraines de l'Atlantique de faire mûrir les fruits de la Renaissance italienne.
La Renaissance italienne
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