Trop moderne ? C’est ce qu’on peut penser en sortant de l’exposition que propose le Grand Palais à Paris jusqu'au 27 septembre 2020. Pour faire comprendre au visiteur ce qui s’est passé en cette fameuse année 79 à Pompéi, du côté de Naples, on a sorti les grands moyens : reproduction animée des fresques avec une qualité d’image exceptionnelle, vues inédites du site prises par drone, reportages vidéos à la fois clairs et érudits…
Alors, pourquoi ce sentiment de déception à la sortie ? Est-ce devant la rareté des objets présentés ? Ou plutôt l’impression de s’être égaré dans un nouveau parc d’attractions ? Imaginez la scène : on vous propose de vous asseoir dans des tribunes face au Vésuve, d’attendre de voir passer, en accéléré bien sûr, les 5 jours précédant la catastrophe grâce à des effets de lumière, et enfin d’assister, dans une explosion de bruits et de vibrations, à la catastrophe tant attendue. Et vous voilà, un peu sonné, perdu dans le noir…
L’expérience est, il est vrai, spectaculaire. Votre âme d’enfant sera ravie, votre soif de connaissances un peu moins. La foule qui se presse devant les écrans, rendant les attentes longues, n’y est peut-être pas pour rien. Vite, vite, il faut passer à vidéo suivante tant qu’on y a accès !
Ce n’est pas grave, se dit-on, on aura plus de temps quand on se plongera dans le catalogue de l’exposition. Là aussi, l’innovation est en marche : vous pouvez scanner certaines images avec votre smartphone pour accéder aux vidéos. C’est très bien fait pour qui sait se servir quelque peu du matériel. Une seule question se pose : dans ce cas, à quoi bon aller à l’exposition ?
Peut-être simplement pour se faire plaisir, ce n’est pas tous les jours qu’on est enseveli sous une couche de pierres ponces, même virtuelles !
Publié ou mis à jour le : 2020-07-16 13:13:45
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