22 juin 2022 : Elvis déboule sur les écrans français. The King de Memphis a été porté au cinéma par Baz Luhrmann, avec un inconnu dans le rôle-titre, le jeune Austin Butler...
Une mèche gominée, un costume rose bonbon et un déhanché diabolique... Comment Baz Luhrmann, réalisateur australien de Romeo+Juliette (1996) et Gatsby le magnifique (2013), aurait-il pu ne pas céder aux promesses d'un film sur Elvis Presley ? C'était une occasion rêvée de donner libre cours à son goût pour la démesure en sortant les couleurs flashy, les décors somptueux et la boîte à rythme. Après ces deux années de grisaille, se plonger dans un tel bain de jouvence était une promesse bien alléchante !
Au bout de 2h30, on ressort de la salle avec un goût d'inachevé. Est-ce parce qu'au bout d'une demi-heure on s'est rendu compte qu'on s'ennuyait ? Ou parce qu'on a l'impression de ne rien avoir appris sur le roi du rock ?
Le réalisateur était pourtant parti sur une bonne idée en faisant le choix de mettre en avant le méconnu colonel Parker, impresario aussi avide que machiavélique. C'est le grand Tom Hanks qui joue le rôle mais, noyé sous des centimètres de maquillage, c'est en vain qu'il cherche à donner de l'épaisseur à un personnage dont on se désintéresse très vite.
C'est Elvis qu'on veut ! Et pour le coup, on est servi : le jeune Austin Butler donne vie à l'artiste de façon bluffante, avec une énergie telle que la caméra semble ne plus pouvoir le quitter, transformant le film en une suite de performances scéniques et de zooms sur les visages des jeunes filles en délire. Admirer le jeu de jambes au rythme du rock'n'roll n'est pas désagréable et partager les sous-entendus est toujours amusant.
Mais on aurait préféré des séquences moins répétitives au bénéfice de véritables dialogues qui nous auraient éclairés sur le contexte de l'époque. Certes, il est question de l'influence de la religion sur le jeune Elvis, sa découverte de la musique noire et les conséquences du racisme sur son début de carrière, mais l'image de l'Amérique et de ses contradictions pendant les années 50-70 reste floue.
Reste la musique, bien sûr. Et cette voix incroyable qui parvient à elle seule à créer cette émotion que le film ne peut transmettre. Elvis reste un mystère, le spectateur ne pouvant se limiter à l'image de l'homme trop gentil et finalement un peu fade qu'on lui propose. A croire que rien ne semble pouvoir être à la hauteur de la légende du King.
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