Les fouilles menées depuis 1991 dans la grotte de Blombos, en Afrique du Sud, ont permis aux chercheurs de dévoiler de nombreuses pratiques des homo sapiens : des silex taillés par pression après avoir été chauffés, des coquillages utilisés comme parures...
La dernière découverte en date est une roche de près de 4 cm de long sur laquelle figure le premier dessin connu de l'homme : des hachures tracées avec un crayon ocre rouge. D'après les analyses, celles-ci résultent bien d'une application humaine intentionnelle.
Les datations font remonter cette oeuvre, ou ce fragment appartenant à un dessin plus grand, à 73 000 ans, c'est-à-dire plus de 30 000 ans avant le dessin qu'on estimait jusqu'alors être le plus ancien et qui remontait à « seulement » 36 000 ans avant le présent !
Les scientifiques montrent ainsi que les homo sapiens de l'époque du Paléolithique moyen (d'il y a 300 000 ans à 45 000 ans), en Afrique du Sud, maîtrisaient déjà des techniques d'art. Cette découverte amène les chercheurs à repenser toute l'histoire culturelle du Paléolithique, en considérant une évolution plus lente et progressive des techniques et de l'art. Les raisons de ce développement culturel restent à explorer. Est-ce dû à une pression démographique ? Ou à un environnement particulièrement favorable ?
Cependant, la découverte de la grotte de Blombos reste pour l'instant isolée. Il est donc difficile de savoir si cette pratique artistique s'est diffusée dans la région, mais sans laisser de trace, ou si elle n'a concerné qu'un groupe d'hommes restreint. On ne connaît pas non plus la signification de ces pratiques d'art abstrait : rite religieux, acte d'une personne isolée, oeuvre d'un groupe spécifique...
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