À partir de Charlemagne, la guerre à cheval prend l'avantage sur les charges de fantassins. Les guerriers à cheval ou « chevaliers » bénéficient en effet d'une innovation technique : l'étrier, qui leur donne une grande stabilité. Conjugué à une armure en cuir ou en métal, il leur assure une quasi-invincibilité face aux fantassins (combattants à pied).
Mais le changement le plus important réside dans les techniques de fortifications, de plus en plus savantes, qui rendent les places quasiment imprenables. Les guerres de conquête se limitent au siège des places fortes et les batailles frontales, armée contre armée, se font rares.
Invincibles forteresses
L'approche de l'An Mil voit l'apparition des premiers châteaux forts en pierre. Jusque-là, les seigneurs se contentaient de fortifications en bois entourées de palissades, juchées sur une colline ou, à défaut, sur une « motte castrale » (une colline artificielle).
Le premier château en pierre est dû au comte d'Anjou. Il est érigé en 994 à Langeais, au bord de la Loire. Dès l'An Mil, les châteaux forts se multiplient.
Construits de façon savante, ils se révèlent très efficaces dans la défense d'un territoire. Il faut en général au moins 20 fois plus d'assaillants que d'assiégés pour avoir raison d'un château bien fortifié et tant qu'un château n'est pas conquis, il est très risqué pour une armée ennemie de s'avancer sur son territoire car elle est à la merci d'une sortie surprise des troupes du château.
D'apparence redoutable, l'armure médiévale pèse au maximum 20 à 30 kilogrammes ; pas plus que la charge imposée aux soldats modernes. Bien articulée et répartie sur tout le corps, elle permet au combattant de conserver sa liberté de mouvement, de monter et descendre seul de cheval, voire de courir.
Qu'il s'agisse de châteaux forts ou d'armement individuel, l'art de la défensive prend le pas au Moyen Âge sur l'art de l'offensive... avec l'avantage d'une économie de vies humaines !
Ce n'est qu'avec l'emploi de la poudre et des canons, à la fin du Moyen Âge, que les armées offensives reprendront l'avantage sur les châteaux forts. Les batailles rangées redeviendront alors la règle comme sous l'Antiquité, avec pour conséquence des pertes humaines beaucoup plus importantes.
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Capremont (04-02-2014 21:55:47)
Une seule et glorieuse exception tout de même : le château de Chèvremont près de Liège. Voir : http://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Ch%C3%A8vremont . Des vestiges de ses impressionnante... Lire la suite