En France, le combat pour le suffrage féminin a commencé plus tôt qu’en Grande-Bretagne, mais s’est terminé plus tard. Dès la proclamation du suffrage universel masculin par la Deuxième République en 1848, des militantes féministes dénoncent un universalisme qui ne concerne en réalité qu’une moitié de l’humanité.
Dans les années 1870-1880, au début de la IIIe République, le mouvement féministe français se structure dans de grandes associations, qui toutes placent le droit de vote des femmes au centre de leurs revendications. Mais la gauche radicale, présente dans la plupart des coalitions gouvernementales sous la IIIe République, redoute un vote « clérical » des femmes, demeurées plus pratiquantes que les hommes, et craint que le suffrage féminin ne soit le « cheval de Troie » de l’Église. C'est ainsi que le Sénat, dominé par les radicaux, va s’opposer systématiquement, jusqu’à la fin des années 1930, à l’adoption de projets de lois en faveur du vote des femmes.
C’est finalement à la faveur du second conflit mondial que les Françaises obtiendront ce droit si longtemps différé : dès 1942, le général de Gaulle imagine le futur régime qui se mettra en place après la libération du territoire, et appelle de ses vœux une Assemblée nationale élue par l’ensemble de la population française, hommes et femmes réunis.
Le 21 avril 1944, l’assemblée d’Alger adopte une ordonnance stipulant que dès le retour de la démocratie en France, les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. Les Françaises deviennent enfin citoyennes, près de cent ans après les Français.
Les femmes à travers l'Histoire
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