La bande dessinée

Le dictionnaire du 9e Art

À l'occasion des 45 ans du Festival international de la bande dessinée d'Angoulême (24-27 janvier 2019),  Jean-Paul Gourévitch propose une redécouverte de la bande dessinée en six entrées : « 9e art », Images d'Épinal, Rodolphe Töpffer, Enfant Roi, France et BD, Folie Manga...

Bande dessinée :

Qualifiée de « 9e art », la BD est au sens strict du terme un enchaînement de textes et d’images graphiques et fixes divisées en planches, elles-mêmes segmentées en vignettes, composant un récit essentiellement distractif. Les textes se trouvent à l’intérieur des images sous forme de bulles appelées phylactères pour les dialogues et de cartouches pour les récits.

Son rythme s’apparente aux codes du cinéma tant sur le plan visuel (couleurs, décors, prises de vues, cadrage, montage…) que sur le plan sonore ((bruitages, effets de voix marqués par les changements de typographie…). Apparue dans la presse américaine à la fin du XIXe siècle, elle s’est répandue dans le monde entier et a très vite séduit le public enfantin (...).

Petits Metiers Réunis, Imagerie d'Épinal, Jean Carles Pellerin, XIXe siècle.

Images d’Épinal :

Comme ses cousines (imageries Pinot, Quantin, Vaché…), l’image d’Épinal se présente sous la forme d’une feuille imprimée divisée en vignettes couleur qui illustrent un récit que le texte disposé sous l’image commente ou  complète. Elle doit son nom à Jean Carles Pellerin (1756-1836), le premier à imprimer ces séries à Épinal (Vosges), et connaît son heure de gloire dans la seconde moitié du XIXe siècle sous la forme de planches  morales, instructives  ou amusantes (...).

Rodolphe Töpffer  :

Pédagogue et écrivain suisse, il est le premier à avoir mis en textes et en images au moyen de la lithographie ce qu’il a appelé des « histoires en estampes » (Histoire de Monsieur Cryptogame 1846) une littérature qui « agit principalement sur les enfants et sur le peuple…les deux classes de personnes qu’il est le plus aisé de pervertir et qu’il serait le plus désirable de moraliser ». Cet auteur-illustrateur est parfois considéré comme l’inventeur de la BD (T. Groensteen, B. Peeters : Töpffer, l’invention de la bande dessinée, 1994). Il aura une influence directe sur la production française comme Gustave Doré à ses débuts (Désagréments d’un voyage d’agrément, 1847) et surtout Christophe (La famille Fenouillard, 1889).

Enfant roi :

Le public enfantin n’a pas attendu la consécration des autorités pour faire fête à des héros qui l’entraînent, à travers magazines et albums, dans des aventures passionnantes qui sollicitent son imagination.

Mickey Mouse, Daily strip original dessiné par Ub Iwerks et signé par Walt Disney.

Parmi les héros animaliers, Félix le chat personnage de dessin animé créé par Pat Sullivan et repris en BD par Otto Messmer fut  publié en France dès 1929 ;  la souris Mickey (dessinée par Ub Iwerks en  1928 sur un scénario de Walt Disney), et sa famille  firent le bonheur des lecteurs français du Journal de Mickey (premier numéro le 21 octobre 1934 avec un tirage de plus de 500 000 exemplaires) mais les Albums Mickey de Walt Disney restaient confinés dans un modèle traditionnel : un dessin et une légende par page (...)

France et BD :

En 2018, le marché français de la BD avec un chiffre d’affaires de 510 millions d’euros et une production annuelle qui tourne autour de 40 millions d’exemplaires représente environ 13% du chiffre d’affaires de l’édition française. Il continue à croître alors que l’édition jeunesse stagne. C’est dire que la potion magique fait toujours son effet (...).

Folie manga :

Le manga est une forme de BD née au Japon à la fin du XIXe siècle et primitivement destinée aux adultes. Il signifiait en japonais « image grotesque » et on l’emploie aujourd’hui pour désigner l’ensemble de la BD japonaise.

Couverture du premier numéro de Shōjo Sekai, 9 septembre 1906.Les mangas pour enfants apparaissent au début du XXe siècle, « shôjos » pour les filles, « shônens » pour les garçons, s’inspirent des dessins animés américains (les « cartoons ») et des BD américaines (les « comics »). Les dessins animés japonais comme Candy, Goldorak ou Albator les font découvrir au monde entier.

Osamu Tezuka, (1928-1989), le père du manga moderne, a révolutionné l’art du manga en le rapprochant des codes du cinéma. Il a créé plus de 700 histoires et plus d’un millier de personnages dont Astroboy. Aujourd’hui le Japon publie annuellement plus d’un milliard de nouveaux mangas, principalement dans des mangashis, des magazines de plusieurs centaines de pages (...).


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La littérature jeunesse
Publié ou mis à jour le : 2019-05-22 23:48:58

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