La naissance des sciences en Grèce

Vincent raconte les sciences à l'époque classique

2ème épisode

La naissance des sciences en Grèce : l'époque classique

Cette vidéo est la 2e partie de notre triptyque consacré à la naissance des sciences dans le monde grec. On s’intéresse ici à la Grèce classique, qui constitue assurément un apogée intellectuel de cette civilisation.

Jusqu’à présent, le cœur de la réflexion scientifique se trouvait en Ionie ; mais l’arrivée des Perses va provoquer un recentrage vers la Grèce continentale.

Anaxagore illustre parfaitement cette évolution : né en Ionie, il choisit Athènes comme lieu d’enseignement. Le grand enjeu de cette époque, c’est de partir à la conquête des infinis. Anaxagore considère que la matière est constituée d’une infinité de particules infiniment petites : autrement dit, c’est le 1er à comprendre que l’infini fois zéro, ça peut faire un objet de taille quelconque, ce qui est vrai. Autre concept, il considère que la quantité de matière dans l’Univers reste constante, et qu’elle se réagence simplement en permanence. Autrement dit, « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme ». Ça aussi c’est juste, à condition de raisonner en termes de masse globale et d’énergie. Les étoiles et les planètes deviennent des agglomérations de matière comme tout le reste, ce qui est une sacrée révolution par rapport à la vision traditionnelle où les astres formaient un code lumineux plaqué sur la voûte céleste.

Par contre il continue d’invoquer une intervention divine pour expliquer ces réagencements de matière : il en fait un principe moteur universel qui gouverne l’évolution des âmes comme des objets, ce qui fait déjà penser à une forme de monothéisme. D’ailleurs, il sera condamné par les prêtres pour impiété et devra terminer ses jours en exil.

L’un des premiers à abandonner complètement l’intervention divine dans les lois de la physique est Démocrite, originaire de la ville d’Abdère. Contrairement à Anaxagore, il considère que les particules fondamentales sont de taille finie et il les appelle les atomes. Ceux-ci peuvent se coller pour former des structures plus grosses, mais qui peuvent être cassées au cours des chocs. Partout dans l’Univers, des mondes se créent, puis sont détruits au gré des chocs : la Terre n’est qu’un monde parmi plein d’autres et promise au même destin. Démocrite refuse aussi l’intelligence motrice d’Anaxagore : il n’y a pas de but dans ces évolutions qui obéissent à des principes purement mécaniques. En ce sens, Démocrite est sans doute le premier physicien « moderne ».

Il a sans doute fréquenté le plus célèbre médecin de l’époque : Hippocrate. Celui-ci officie d’abord sur l’île de Cos avant de déménager en Thessalie. Comme Démocrite, il révolutionne la médecine en se focalisant sur les causes naturelles des maladies plutôt que sur la vengeance des dieux habituellement mise en avant. C’est grâce à une observation attentive qu’il met en avant des relations de cause à effet. Hippocrate est le premier médecin scientifique, et ce n’est pas un hasard s’il est considéré encore aujourd’hui comme le père de la médecine.

À la fin du Ve siècle, les guerres incessantes entre cités grecques finissent par miner le dynamisme intellectuel de cette civilisation, et on entre dans une phase de stagnation. Un homme résume à lui seul cette phase de régression scientifique : Aristote. Pour présenter ses apports en physique, on va partir de l’état des lieux laissé par Anaxagore et Démocrite. Déjà au niveau des particules élémentaires, Aristote revient au vieux concept des 4 éléments, à savoir l’eau, l’air, la terre et le feu, qui forment les briques de base de l’Univers. Il y ajoute un 5e élément, l’éther, qui serait le constituant des étoiles et des planètes. Enfin il rejette farouchement la théorie mécaniste de Démocrite au profit de la bonne vieille intervention divine qui régirait le mouvement.

Ça l’amène à rejeter complètement la nouvelle théorie en vogue à Syracuse qui considère que c’est la Terre qui tourne sur elle-même, et non les astres qui tournent autour de la Terre. Le problème, c’est que c’est le point de vue d’Aristote qui finira par s’imposer en Europe jusqu’à la Renaissance.

Les fulgurants progrès scientifiques des 2 premiers siècles semblent bel et bien taris, mais un élève d’Aristote va bientôt remettre de l’huile dans les engrenages : Alexandre le Grand. En conquérant l’intégralité de l’empire perse jusqu’en Afrique et en Asie, il va permettre aux Grecs d’accéder à l’ensemble des savoirs antiques. Voici bientôt venir le fabuleux destin d’Alexandrie. 

Vincent Boqueho
Publié ou mis à jour le : 2021-11-13 20:39:13

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