Démocratie américaine

La liberté de croire

Le 15 décembre 1791 sont entrés en vigueur les dix premiers amendements à la Constitution des États-Unis : « The Bill of Rights ». Le premier d'entre eux garantit la liberté de la parole, de la presse, et de la réunion et précise aussi que « le Congrès ne pourra faire aucune loi concernant l'établissement d'une religion ou interdisant son libre exercice ».

La liberté du culte est donc primordiale dans une Amérique divisée « en une multitude de sectes ». À la grande différence de ce que l'on observe en Europe occidentale, la religion, sous ses formes multiples et changeantes, a une forme civile bien plus que mystique ou personnelle.

Confessions multiples et rivales

Ce sont pour l'essentiel des Anglais du XVIIe siècle, donc des anglicans et des réformés (protestants) qui ont fondé les colonies appelées à devenir les États-Unis d'Amérique. 

Les colonies ont au surplus accueilli des persécutés venus de toute l'Europe du nord. Ils représentaient de nombreuses confessions protestantes : puritains, huguenots et autres calvinistes, luthériens, anabaptistes, mennonites, quakers...

Bien avant la naissance de la future superpuissance, ces confessions nées de la Réforme se sont fragmentées, étant donné qu'elles s'opposaient toutes à l'autorité de l'Église catholique au profit de celle de la Bible (qui ne se prête pas toujours à une seule interprétation) et de la conscience individuelle.

Des groupes méthodistes se sont organisés dès avant 1770. L'Église anglicane, libérée de ses liens avec le monarque britannique, est devenue l'Église épiscopalienne ; elle domine encore dans les États du Sud.

Anciennes et nouvelles confessions

Au cours du XIXe siècle, plusieurs nouvelles confessions sont apparues aux États-Unis :

– L'Église adventiste du septième jour

Les adventistes attendent le très proche retour du Christ et désignent le septième jour de la semaine, le samedi, comme le jour du sabbat.

– L'Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours

Les Mormons croient aux révélations racontées par Joseph Smith et à celles qui sont faites au prophète-président de leur Église, dont le siège mondial est à Salt Lake City.

– L'Église du Christ, scientiste

La Science chrétienne a été fondée par Mary Baker Eddy, qui a rédigé « Science et santé avec la clef des Écritures » après avoir connu des guérisons miraculeuses. Les scientistes chrétiens remplacent le baptême, et la médecine scientifique, par une spiritualisation de la conscience.

– Les Églises pentecôtistes

Les fidèles du mouvement pentecôtiste (Assemblées de Dieu, Église de Dieu) espèrent recevoir du Saint-Esprit certains dons ; par exemple, le don du parler en langues, le don de prophétie, ou le don de guérison.

– Les Témoins de Jéhovah

Ces chrétiens anti-trinitaires croient que la bataille d'Har-Maguédôn mettra bientôt fin au monde imparfait que nous connaissons. Ils s'assemblent dans des « Salles du Royaume » plusieurs fois par semaine et ils refusent le service militaire et la transfusion sanguine.

– L'Église unitarienne américaine

Bien que les origines de l'unitarisme remontent à la Réforme et au-delà, les traditions de l'Église unitarienne en Amérique s'inspirent dans une grande mesure d'un sermon célèbre prêché par le pasteur William Ellery Channing à Baltimore en 1819. Pratiquants d'un libéralisme religieux, les Unitariens américains ont fusionné avec l'Église universaliste en 1961.

– L'Église africaine méthodiste épiscopalienne

Cette confession dont les origines remontent à la fin du 18e siècle réunit surtout des protestants d'origine africaine.

D'autres confessions importantes aux États-Unis, telles que l'Église épiscopalienne (anglicane), ont des liens plus directs avec l'Europe.

– L'Église presbytérienne

Elle est descendue de l'Église nationale d'Écosse et des églises réformées de Genève. Se passant d'évêques, les fidèles de cette confession choisissent parmi eux des « anciens » pour participer à la gestion spirituelle et temporelle de la paroisse. Si la doctrine de la prédestination a une certaine importance historique pour la théologie presbytérienne, les fidèles d'aujourd'hui y pensent très peu.

– L'Église méthodiste

Les méthodistes sont les héritiers d'une église fondée par les frères John et Charles Wesley en Angleterre au 18e siècle. Ils s'opposaient à la doctrine calviniste de la prédestination et prêchaient la grâce souveraine. Peu doctrinaires de nos jours, les méthodistes sont ouverts à une diversité de tendances protestantes.

– L'Église luthérienne

Les luthériens américains sont souvent les descendants d'immigrés allemands ou scandinaves. Leur liturgie se rapproche quelque peu de la messe catholique, mais leurs traditions théologiques, centrées sur l'interprétation de la Bible, relèvent du protestantisme.

– L'Église baptiste

Les baptistes, qui constituent de loin le plus important des groupes protestants aux États-Unis, reconnaissent l'autorité primordiale de la Bible et l'autonomie de l'église locale. Le baptême se fait par immersion.

Plusieurs dizaines de milliers d'Amish, héritiers des anabaptistes du 16e siècle, vivent sobrement dans leurs communautés aux États-Unis et au Canada. Ils évitent d'utiliser les voitures, le téléphone et l'électricité.

- Églises évangéliques et fondamentalistes

Le courant évangélique ou évangélicaliste relie les protestants qui cherchent à entretenir un rapport personnel avec le Christ, à témoigner de leur foi, et à se soumettre aux exigences du Nouveau Testament afin de mériter le pardon divin.


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Chicago
Publié ou mis à jour le : 2020-05-09 11:38:32

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