Les premiers Européens ont accosté le continent nord-américain par le grand nord. Ces pionniers, sur lesquels planent encore beaucoup de mystère, sont des Vikings, sous la conduite d'un chef audacieux, Leif Ericsson, qui aurait fondé en l'An Mil une petite colonie sur la côte du Labrador, le Vinland. L'équipée, sans lendemain, tombera très vite dans l'oubli.
Après l'arrivée de Christophe Colomb dans les Antilles, le continent nord-américain, dépourvu de métaux précieux et d'épices, restera longtemps délaissé par les découvreurs et conquérants espagnols. Il faudra attendre plus d'un siècle avant que des colons anglais et français s'y installent avec l'objectif de cultiver la terre et pratiquer le commerce des fourrures avec les Amérindiens. Il ne s'agira jamais que de flux très réduits : quelques milliers d'arrivées par an tout au plus.
Aux XVIIe et XVIIIe siècles, dans les deux siècles qui ont précédé l'indépendance des États-Unis et la cession de la Nouvelle-France aux Anglais, c'est cinq cent mille à un million d'Européens qui ont débarqué dans les Treize Colonies anglaises (ainsi que quelques centaines de milliers d'esclaves africains) et tout au plus dix mille colons français en Nouvelle-France !
Un demi-millénaire plus tard, d'autres Européens touchent la côte du futur Canada.
Le premier est un explorateur italien au service du roi d'Angleterre Henri VII. Il a nom Jean Cabot et aborde les îles de Cap-Breton et de Terre-Neuve, à l'embouchure du fleuve Saint-Laurent, le 24 juin 1497, 5 ans à peine après le premier voyage de Christophe Colomb dans les Antilles.
À vrai dire, il se soucie assez peu de colonisation et de conquête. Il cherche un raccourci maritime vers la Chine et les Indes, le mythique passage du Nord-Ouest. Il en va de même du navigateur Giovanni da Verrazano (1524), au service du roi de France François Ier.
À la suite de Jacques Cartier (1534), les Français prennent possession de l'embouchure du Saint-Laurent, la Nouvelle-France mais c'est seulement au siècle suivant qu'ils y établiront des colonies de peuplement.
Le 27 mars 1513, le navigateur espagnol Juan Ponce de Léon aborde un rivage fleuri au nord des Antilles, ce qui fait de lui le premier Européen à fouler le sol des futurs États-Unis.
Cet ancien compagnon de Christophe Colomb croit avoir affaire à une île légendaire où se situerait une « fontaine de Jouvence ». Comme on est le jour de Pâques, il la baptise « Pascua Florida » (Pâques fleurie). On va découvrir plus tard qu'il s'agit d'une presqu'île et non d'une île. Les premiers colons espagnols s'installent un demi-siècle plus tard en cet endroit encore connu sous le nom de Floride (ou Florida).
Les Anglais tardent à mettre le pied en Amérique du nord. Le navigateur Francis Drake, au cours d'un fameux tour du monde à la voile (le deuxième après celui de Magellan et del Cano), accoste sur la côte californienne, côté Pacifique donc, le 17 juin 1579. Il nomme l'endroit Nova Albion mais ce nom ne survivra pas à la colonisation espagnole.
Plus chanceux est son rival Walter Raleigh (ou Ralegh). Ce courtisan organise à ses frais une expédition en vue de coloniser le littoral nord-américain. Les navigateurs accostent le 27 avril 1584 sur ce qui deviendra en 1607 la colonie (puis l'État) de Virginie, ainsi nommée en l'honneur d'Elizabeth Ière, la « reine vierge » (supposée telle car célibataire).
Notons que c'est seulement l'année suivante, le 18 août 1587, que naît la première Américaine d'origine anglo-saxonne. Elle a nom Virginia Dare White et disparaîtra quatre ans plus tard avec ses parents dans une attaque des Indiens.
La Compagnie néerlandaise des Indes orientales (la VOC) confie en 1609 une mission d'exploration au capitaine anglais Henry Hudson. Celui-ci revient à Amsterdam avec un projet de colonisation à l'embouchure de la rivière qui portera son nom. Ce sera La Nouvelle Amsterdam, plus connue aujourd'hui sous le nom de... New York.
En avril 1638, enfin, une cinquantaine de colons suédois s'installent à l'embouchure du Delaware, autour d'un fort baptisé Christina (ou Christiania) en l'honneur de la future reine Christine, fille du roi Gustave Adolphe. Mais cette colonie ne tarde pas à être conquise par les Hollandais.
Il s'est écoulé plus d'un siècle entre le moment où une première flotte européenne a atteint l'Amérique du nord (c'était en 1497) et celui où des colons anglais et français se sont installés pour de bon (c'était en 1607 avec sir Newport sur la côte de Virginie ; en 1608 avec Samuel de Champlain sur les rives du Saint-Laurent).
Ce vaste territoire de plus de 16 millions de km2 (3 fois l'Europe) était alors peuplé au sud, dans la zone sèche, par des Indiens qui pratiquaient surtout la culture du maïs, et au nord, dans la Grande Prairie, par d'autres Indiens qui, eux, tiraient leur substance des innombrables bisons. Au total environ un million de personnes.
Stimulés par le dynamisme de leur marine aux XVIIe et XVIIIe siècles, les Anglais ne tardent pas à déloger les Hollandais de la côte nord-américaine et fondent sur le littoral un total de Treize Colonies. Ces colonies ont toutes une personnalité propre du fait des circonstances de leur fondation et de leur histoire, à commencer par la première, la Virginie.
C'est ensemble, néanmoins, qu'elles accèderont à l'indépendance en 1783, après une longue guerre d'indépendance, devenant les États-Unis d'Amérique.
Les États-Unis
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le joncour (02-04-2013 10:03:12)
à JPL .Certes des traces de l'incursion norvégienne ont été découvertes, mais l'intitulé de l'article est bien "Colonisation": cette présence de 2 ou 3 ans ne mérite sans doute pas c... Lire la suite
jpl (25-03-2008 13:25:20)
Le titre de l'article se réfère à l' "Amérique du Nord", mais le texte se resteint rapidement aux USA, avec une petite allusion au Canada. N'oublions cependant pas la colonisation, certes éphém... Lire la suite
Anonyme (20-08-2007 23:52:57)
Un dossier fort intéressant, comme à l'habitude !
Merci beaucoup !