Depuis des temps immémoriaux, l'homme nourrit des rapports passionnels avec le taureau. Suivons leur évolution autour de la Méditerranée.
Dans un coin retiré de la grotte de Lascaux, au fond d'un puits, un artiste paléolithique a peint sur la pierre une des premières représentations d'un homme.
Face à lui, un bison monstrueux, symbole d'une force contre laquelle son adversaire ne peut rien. Mais l'homme n'a pas dit son dernier mot : il lui faudra certes des millénaires de patience et de persévérance, mais finalement la bête sauvage deviendra soumise grâce au triomphe de l'élevage, vers 8 000 av. J.-C..
Le rapport de force se modifie alors : la brutalité du taureau n'est plus crainte mais au contraire magnifiée. N'est-elle pas le symbole de la supériorité de l'homme sur la nature ?
C'est pourquoi les premières sociétés, notamment autour de la Méditerranée, ont dressé un culte à l'animal, symbole de puissance mais aussi de fertilité. Voici Apis et Hathor, en Égypte ; un peu plus loin, les habitants de la Crète, patrie du Minotaure, organisent des jeux acrobatiques mettant en scène ces bêtes avant de les sacrifier en hommage aux dieux.
À son tour, Héraclès doit livrer combat à un taureau pour mener à bien ses douze travaux, tandis que Zeus n'hésite pas une seconde à en prendre l'apparence pour couronner de succès ses conquêtes amoureuses : comment la jolie Europe pouvait-elle en effet ne pas succomber à la beauté du noble animal ?
À Rome, la population s'attache vite au culte de Mithra qui met en scène le sacrifice d'un taureau pour apporter vie et abondance.
Mais l'animal est aussi le héros de scènes moins religieuses : grâce à César qui, dit-on, aimait chasser l'aurochs sauvage en Grèce, il devient un acteur indispensable des jeux du cirque. On l'affronte lors des venationes (combats entre gladiateurs et animaux) ou on l'oppose à des fauves, éléphants ou encore rhinocéros. Mais des voix s'élèvent contre ces massacres, y compris plus tard parmi les premiers chrétiens.
Le souvenir de la mort de sainte Blandine, tuée par un taureau dans les arènes de Lyon en 177, ne met cependant pas fin à ces spectacles qui continuent à attirer les foules, notamment dans le sud de la Gaule et en Hispanie (Espagne).
Transportons-nous dans ce pays, le 26 mai 1135 : c'est à cette date qu'a lieu le couronnement d'Alphonse VII, roi de Castille. Pour la première fois, à cette occasion, on trouve mention de spectacles taurins. On utilise alors le descendant de l'aurochs, le toro bravo, pour animer les villes et villages par des lâchers de taureaux dans les rues, tandis que l'aristocratie montre sa bravoure à cheval face à la bête sauvage.
C'est ainsi que deux types de tauromachie se mettent peu à peu en place : d'un côté les troupes professionnelles de mata-toros parcourent la Navarre pour développer une tauromachie populaire et piétonne, qui s'inspire des sauts, écarts et passes familiers des bouviers. De l'autre, la noblesse espagnole, notamment en Castille, se met en scène dans des combats équestres qui font office d'entraînement à la guerre.
« Costillares », Romero, « Pepe-Hillo » : voici les trois Andalous qui, en plein siècle des Lumières, ont jeté les bases de la tauromachie.
Finis les interventions des chiens, les galops désordonnés, les sauts acrobatiques. Désormais la technique doit s'allier à la beauté du geste et à la bravoure pour former un spectacle total...
Le cyclisme
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Voir les 6 commentaires sur cet article
Lila13 (30-11-2022 16:31:32)
Ne pas oublier les milliers de taureaux tués de façon indigne que vous mangez ,chers "taureauphobes"!!!
Michele (20-05-2021 03:16:47)
Vous oubliez les courses à la cocarde et les taureaux de Camargue où les razetteurs affrontent des taureaux bien entraînés. Allez donc voir la fierté d'un jeune taureau qui ramène toutes ses coc... Lire la suite
Taurophile (19-05-2021 10:25:20)
La tauromachie est un plaisir sadique comme la chasse à courre. Quel est l'intérêt de voir massacrer un animal après l'avoir mutilé avec les banderilles ou « servir » après l'avoir forcé à s... Lire la suite