L'Iran, de l'empire séleucide à l'empire parthe (280 av. JC à 224 apr. JC)
Dans cette vidéo, on va s’intéresser à l’Histoire de l’Iran et de l’Asie centrale depuis l’époque hellénistique jusqu’à l’essor de l’empire parthe.
En 245 av. J.-C., l’empire séleucide reste le plus vaste héritier des conquêtes d’Alexandre le Grand. Cependant son attention est surtout tournée vers l’ouest, notamment contre l’Egypte des Lagides, ce qui finit par provoquer l’indépendance de la Bactriane et la Parthie. Tous ces états ne sont pas hellénisés au même degré : il faut distinguer les régions habitées majoritairement par des Grecs, qui sont essentiellement sur les côtes ; les régions simplement gouvernées par des Grecs, comme la Bactriane ; et les régions gouvernées par des dynasties locales partiellement hellénisées, comme l’Arménie et la Parthie.
Si on ajoute la civilisation romaine très influencée par la culture grecque, on obtient un domaine culturel qui s’étend de l’Atlantique jusqu’à l’Inde. Il faut aussi noter que l’araméen, qui est la langue vernaculaire au Proche-Orient, reste la langue du commerce dans une bonne part de l’Asie hellénistique.
En 202 av. J.-C., l’empire séleucide connaît un nouveau dynamisme sous l’impulsion de son roi Antiochos III : il remporte des victoires contre les Lagides et récupère leurs possessions en Asie Mineure et au Levant. Mais c’est le moment où Rome triomphe contre Carthage et devient une puissance avec qui il faut compter. L’Égypte étant devenue sa principale source en blé, elle défend ce royaume contre l’appétit des Séleucides.
Rome devient aussi l’allié naturel du royaume de Pergame, qui lutte pour conserver son indépendance vis-à-vis des Séleucides. En 188 av. J.-C., Antiochos III doit renoncer à ses possessions en Asie Mineure tandis que Pergame accroît son territoire. C’est aussi l’époque où la Bactriane profite de l’effondrement de l’empire maurya pour s’étendre jusqu’aux rives de l’Indus.
Affaibli par sa guerre contre Rome, l’empire séleucide doit faire face à de nombreuses révoltes. En Judée, le Juif Mattathias mène une rébellion qui chasse les Séleucides et porte la dynastie des Hasmonéens au pouvoir. Les Parthes profitent de ces troubles pour s’étendre vers l’ouest : en 141 av. J.-C., leur roi Mithridate Ier entre dans Séleucie. Il fonde Ctésiphon juste en face, qui va s’imposer peu à peu comme une nouvelle capitale aux côtés de Séleucie, Ecbatane et Nisa. A l’inverse, la Bactriane s’effondre sous la pression des nomades Sakas, et elle ne laisse plus que des royaumes indo-grecs divisés au nord de l’Indus.
Poussés par la migration des Yuezhi, les Sakas menacent aussi l’empire parthe : ils sont finalement vaincus vers 115 av. J.-C. sous le règne de Mithridate II, qui les rejette à l’est de l’empire. Il s’empare également de l’Arménie en 97 av. J.-C., portant l’empire parthe à son apogée. Les Sakas se focalisent alors sur l’Inde où ils forment un état qu’on appelle le royaume indo-scythe.
L’empire parthe noue des relations commerciales avec Rome comme avec la Chine, ce qui met en place la Route de la Soie. Les produits d’Inde voyagent également sur cette route. L’empire parthe s’en trouve considérablement enrichi.
La mort de Mithridate II en 90 av. J.-C. entraîne une division dynastique qui affaiblit l’empire : l’Arménie en profite pour retrouver son indépendance sous l’impulsion de Tigrane II. Elle finit toutefois par ployer face à l’armée romaine en 66 av. J.-C. et elle devient un royaume-charnière, soumis à la fois aux influences parthe et romaine.
En 54 av. J.-C., l’empereur parthe Orodès II parvient à éliminer son rival, restaurant l’unité de l’empire. Rome est alors devenue la principale menace : le général Crassus tente de conquérir l’empire parthe, mais son armée est anéantie par les archers montés à la bataille de Carrhes. Au sommet de leur puissance, les Parthes mènent plusieurs raids en Syrie et en Judée, mais ils ne parviennent pas à s’y maintenir. Par la suite, Rome agira de façon plus indirecte, notamment par le biais des rois d’Arménie.
À l’est, le royaume indo-scythe connaît alors un changement de dynastie et devient le royaume indo-parthe, avec Taxila pour capitale. Peu après, les tribus Yuezhi qui ont mis fin à la Bactriane grecque fondent le royaume kouchan. Enrichi par la Route de la Soie, celui-ci s’avance vers le sud à partir de l’an 50, puis en Inde 30 ans plus tard, mettant un terme au royaume indo-parthe. L’empire kouchan mélange alors les cultures grecque, indienne et kouchan. Les deux capitales sont fixées près des actuelles Kaboul et Peshawar. Vers 120 après JC, il s’étend jusque sur la plaine du Gange. Mathura devient une nouvelle capitale. Le règne de Kanishka marque l’apogée de l’empire kouchan. Il favorise considérablement l’expansion du bouddhisme en Asie centrale, permettant sa diffusion jusqu’en Chine.
Pendant ce temps-là, la guerre a repris entre l’empire parthe et l’empire romain. En 114, l’empereur Trajan s’empare de l’Arménie et de la Mésopotamie. Cependant, sa mort contraint Rome à abandonner ces nouvelles possessions 3 ans plus tard. La guerre reprend à plusieurs reprises à partir de 161, sur fond de lutte pour le contrôle de l’Arménie. Les Romains s’empareront plusieurs fois de Séleucie et Ctésiphon, sans jamais parvenir à s’y maintenir.
L’empire parthe sort très affaibli de ces conflits. Sur le plan intérieur, il est miné par de fréquents conflits dynastiques. Dans le même temps, la culture et la langue grecque n’ont cessé de perdre du terrain au profit d’un renouveau de la culture iranienne.
Ces facteurs favorisent la montée en puissance du Perse Ardashir Ier, qui remporte une victoire décisive contre l’empereur parthe en 224. Il fonde ainsi l’empire perse sassanide. L’empire kouchan tombera peu de temps après face aux armées perses, mettant un terme définitif à 450 ans d’influence hellénistique.
Cette ascension de l’empire sassanide fera l’objet de l’épisode 18. Dans la prochaine vidéo, on retournera voir l’empire romain qui est alors en plein apogée.
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