Ce film militant, en accès libre sur la Toile, conteste le programme français de construction d’éoliennes. D’un coût de plusieurs dizaines de milliards d’euros, ce programme n’aura en effet aucune incidence sur les émissions de gaz à effet de serre car il vise à remplacer une partie de l’électricité nucléaire, elle-même déjà « décarbonée ». C'est aussi pour la France une faillite industrielle car il profitera essentiellement aux industriels chinois et aux financiers allemands. Avec les mêmes montants, regrettent les auteurs du film, il eut été possible de fortement réduire les consommations d’énergie fossile en remplaçant chaudières au fioul et véhicules anciens sans qu'il en coûte rien aux particuliers !
Dans le même temps, à Saint-Brieuc, élus de l’opposition et pêcheurs contestent l’ouverture du chantier du premier parc éolien marin de France par une entreprise espagnole. Sur 75 km2, 62 éoliennes géantes produiront 1820 GWh/an... soit le tiers de l’un des 58 réacteurs nucléaires français.
Il n'empêche que l'opinion publique continue de partager le goût des écologistes pour les éoliennes. D'une part parce que le combat contre le nucléaire prend pour beaucoup le pas sur le combat contre le réchauffement climatique ; d'autre part parce que chacun est secrètement séduit par une technologie d'apparence « douce » qui remédierait au réchauffement climatique par un coup de baguette magique sans qu'il soit besoin de modifier notre mode de vie : tout-automobile, artificialisation des sols, consumérisme, etc.
Dans une excellente analyse, Charlie Hebdo tente de dénouer le noeud gordien du programme éolien, entre une opinion publique qui y voit un prétexte à gaspiller toujours plus d'énergie et des industriels qui y gagnent des profits exorbitants : « Les ennemis des éoliennes ont le culot de se présenter comme les défenseurs de l’environnement et des paysages, alors que depuis cinquante ans on ne les a jamais entendus protester contre l’industrialisation et le bétonnage de nos villes et de nos campagnes. L’éolien n’est pas une énergie parfaite, car l’énergie idéale n’existe pas, mais le procès qu’on lui fait est un os donné à ronger au bon peuple pour qu’il oublie la dangerosité du nucléaire, la toxicité de la bagnole et la frénésie de consommation qu’on lui inculque dès le plus jeune âge comme une religion du bonheur, afin de calmer l’angoisse du néant de son existence ».
En savoir plus avec Éoliennes : le film
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible