13 novembre 2021 : après plusieurs années de travaux, la maison d'Émile Zola à Médan (Yvelines) a été complétement rénovée afin d’offrir au public une restitution de l’univers dans lequel vécurent l'écrivain et son épouse pendant près d’un quart de siècle. C'est là que prirent naissance des romans tels Au Bonheur des Dames ou La Bête humaine. Le pavillon des invités abrite quant à lui une exposition permanente consacrée à l'Affaire Dreyfus et aux campagnes de presse à laquelle elle donna lieu.
Journaliste et romancier bien introduit dans le milieu artistique, le jeune Émile Zola vit avec sa compagne Alexandrine dans le quartier des Batignolles, au milieu de l’agitation parisienne, de ses amis journalistes, écrivains et peintres. Il entame en 1867 avec Thérèse Raquin un grand cycle romanesque sur le modèle de la Comédie humaine de Balzac, un demi-siècle plus tôt.
Le succès vient onze ans plus tard, en 1878, avec L’Assommoir. Zola a alors 38 ans. Enfin riche de ses droits d’auteur, il décide de chercher un lieu où, dans le silence, il poursuivra l’écriture des Rougon-Macquart. Ce sera Médan : « J’ai acheté une maison, une cabane à lapins, entre Poissy et Triel, dans un trou charmant au bord de la Seine, 9 000 francs, je vous dis le prix pour que vous n’ayez pas trop de respect. La littérature a payé ce modeste asile champêtre » (lettre à Flaubert, 9 août 1878).
Médan est alors un village encore champêtre, sur les bords de la Seine. Il a l'avantage d'être bien relié à Paris et à la gare Saint-Lazare par la voie ferrée, avec une gare à Villennes-sur-Seine, à deux kilomètres. On peut encore aujourd'hui faire le parcours à pied en suivant une route paisible, bordée de belles villas en pierre meulière. Au départ réduite à une grosse maison bourgeoise au coeur du village, la maison de Médan dispose à l'arrière d'un jardin qui descend jusqu'à la voie ferrée. La Seine coule juste au-delà. Zola s'amusera à compter plus de deux cents passages de trains quotidiens et l'on peut penser que cela lui inspirera le roman dédiée au rail, La Bête humaine !