Milton Friedman, fondateur du néolibéralisme, est un disciple de Friedrich Hayek. Dans La Route de la servitude (1944), celui-ci a exprimé sa profonde méfiance à l'égard des dérives totalitaires de l'État (Mussolini, Staline, Hitler) et préconisé un système politique strictement libéral dans lequel l'État se serait abstenu de toute intervention en-dehors des domaines régaliens. Le 10 avril 1947, il a fondé avec Milton Friedman et quelques autres économistes et philosophes libéraux dont Ludwig von Mises et Karl Popper un cercle de pensée appelé Société du Mont-Pèlerin, d'après le nom d'un village suisse où il avait donné une conférence, près de Vevey.
Milton Friedman, devenu professeur à l'Université de Chicago, développe l'idée que l'initiative privée et les entreprises capitalistes peuvent suppléer l'État en toutes choses. Il juge aussi que les actionnaires sont les seuls qui savent ce qui est bon pour les entreprises, leur intérêt étant lié à celles-ci. Dans un discours célèbre, en 1970, il proclame qu'il y a « une et une seule responsabilité du monde des affaires : utiliser ses ressources et les engager dans des activités destinées à accroître son profit ».
Le professeur veut enfin démontrer que le plein emploi ne dépend pas de la demande effective mais de la quantité de monnaie disponible, créée par le système bancaire. Pour accroître cette quantité de monnaie, il préconise une baisse des salaires nominaux, ce qui a pour conséquence de faire baisser les prix et d'accroître la valeur réelle de la monnaie disponible. Ainsi les actionnaires, garants de la performance des entreprises, disposent-ils d'un surcroît de disponibilités monétaires qui leur permet de consommer et investir davantage. C'est ce qu'il appelle l'« effet de richesse » ou wealth effect.
Milton Friedman a conseillé le président Richard Nixon et ses élèves, les Chicago's boys, ont assisté le dictateur Augusto Pinochet dans la reprise en main du Chili. L'économiste a aussi inspiré au président Ronald Reagan une formule tout à fait antikeynésienne dans son discours d'investiture du 20 janvier 1981 : « Dans cette crise, l'État n'est pas la solution à notre problème ; l'État est le problème ».