
Le seigneur Pierre Terrail de Bayard débute dans le métier des armes à 13 ans comme page du duc Charles de Savoie, puis entre au service du roi de France Charles VIII et participe avec éclat aux guerres d'Italie.
En 1495, il se distingue à la bataille de Fornoue puis, en 1503, défend seul le pont de Garigliano face à 200 Espagnols aux ordres de Gonzalve de Cordoue, le capitaine des armées ennemies. Son héroïsme permet à ses compatriotes de se replier en bon ordre et lui vaut une renommée universelle.
À Guineguatte, en 1513, face aux Anglais, Bayard refuse de fuir avec le reste de l'armée. Fait prisonnier, il est libéré sans rançon par le roi Henri VIII en récompense de son courage. En 1515, sur le champ de bataille de Marignan, le jeune François 1er, admiratif de la conduite au combat du capitaine, lui demande de l'adouber. Bayard le sacre chevalier selon un rituel féodal alors tombé en désuétude.
Lorsque reprend la guerre en 1521 contre les Anglais et les Impériaux, Bayard défend avec succès la place de Mézières, dans les Ardennes, assiégée par ces derniers.
Le chevalier est blessé d'un coup d'arquebuse en couvrant la retraite française après la défaite de Romagnano, en Italie. La chronique raconte qu'il serait mort adossé à un arbre, pour ne pas tourner le dos à l'ennemi ! D'après les Mémoires de Du Bellay, le connétable de Bourbon, chef des armées ennemies, qui a trahi son roi, vient au-devant de lui et lui fait part de sa pitié de voir en cet état « si vertueux chevalier ». À quoi Bayard aurait répondu : « Monsieur, il n'y a point de pitié de moi, car je meurs en homme de bien, mais j'ai pitié de vous, de vous voir servir contre votre prince, et votre patrie et votre serment ».
Respecté par ses amis comme par ses adversaires, Bayard a amplement mérité son surnom de « bon chevalier sans peur et sans reproche ». Il repose aujourd'hui au couvent des Minimes de la Plaine, à Saint-Martin-d'Hères (Isère).