À l'automne de l'an 333 av. J.-C, le futur Alexandre le Grand vainc le puissant Darius III dans la plaine d'Issos, en Cilicie, au nord d'Antioche et de la Syrie.
Le souverain vaincu n'est pas le premier venu ! Héritier de la dynastie des Achéménides, il commande aux Perses et aux Mèdes. Son empire s'étend à l'ensemble du Moyen Orient. Ses sujets l'appellent « Roi des Rois » et les Grecs le qualifient avec respect de « Grand Roi » (Basileus o megas en grec).
Le vainqueur, Alexandre, est le fils et successeur de Philippe II, roi de Macédoine.
Dix-huit mois plus tôt, au printemps de l'an 334 av. J.-C., il a traversé le détroit du Bosphore avec ses phalanges constituées de Grecs et de Macédoniens ; 32 000 fantassins équipés de la sarisse, une lance de cinq mètres, et 7 000 cavaliers.
Alexandre remporte une première victoire sur Darius III sur les bords du Granique, en Troade, au sud du Bosphore, où il manque de périr. Dans la foulée, il conquiert l'Anatolie et surtout libère les cités grecques de la côte ionienne. En bon stratège, il s'assure de la sorte des liaisons sûres avec la Grèce continentale et privé la flotte perse, très supérieure à la sienne, de ses ports habituels de relâche.
Alexandre avait prévu d'arrêter son expédition à la conquête de la Grèce d'Asie. Mais celle-ci ayant été soumise avec une relative facilité, l'idée lui vient de poursuivre son avantage sur les Perses.
C'est ainsi qu'il se dirige vers l'Orient et se heurte une nouvelle fois aux Perses à Issos. L'armée de Darius III est très supérieure en nombre avec 150 000 hommes parmi lesquels 30 000 mercenaires grecs !
Elle dispose de quelques dizaines d'éléphants de combat et surtout de terrifiants « chars à faux », avec pointes en fer sur les côtés, qui sont lancés devant les fantassins. Il n'empêche qu'il ne faut que quelques heures à Alexandre et à ses phalanges pour les défaire et vaincre également la garde rapprochée du Grand Roi, ses dix mille « Immortels ».
Darius III réussit à s'enfuir mais sa mère et sa famille tombent entre les mains du Macédonien qui se fait un devoir de bien les traiter.
Des plénipotentiaires de Darius III proposent une paix avantageuse aux Macédoniens en leur permettant de conserver leurs premières conquêtes. Mais Alexandre rêve désormais d'en finir avec l'empire achéménide et ne veut pas d'une paix de compromis.
À son fidèle général Parménion, qui lui dit : « J'accepterais si j'étais Alexandre », il répond d'un ton méprisant : « Et moi aussi, si j'étais Parménion ! » (Parménion sera plus tard mis à mort par Alexandre sous le prétexte d'une conspiration conduite par son fils Philotas).
Le héros marche sur la Phénicie pour s'assurer le contrôle complet des ports méditerranéens. Seule Tyr lui résiste...
Le port phénicien est protégé par ses fortifications et un bras de mer qui le sépare de la terre ferme. En février 332, Alexandre demande à ses techniciens du génie de construire deux jetées sur le bras de mer. Au bout de ces jetées sont érigées deux tours du haut desquelles des catapultes bombardent la ville. Mais les assiégés lancent un navire rempli de matières inflammables entre les deux tours et y mettent le feu. Ce n'est qu'en juillet 332 que les Grecs viennent à bout de la ville.
Alexandre se venge de ses habitants en les massacrant ou les vendant comme esclaves. Puis, sans trop de mal, il occupe l'Égypte après avoir forcé le verrou de Gaza. Les Égyptiens lui rendent grâce de les avoir délivrés du joug perse et l'honorent du titre de pharaon. Poursuivant jusqu'au temple d'Amon, dans le désert occidental, il reçoit du grand-prêtre le titre de « fils d'Amon ».
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Héritier d'un petit royaume que les Grecs cultivés regardaient avec mépris, la Macédoine, Alexandre le Grand s'est taillé un empire en dix ans, de l'Égypte aux portes de la Chine...
Dans le delta du Nil, en face d'un îlot du nom de Pharos, le conquérant en herbe fonde la ville d'Alexandrie-du-Nil, promise à un prestigieux destin.
Comme le port d'Alexandrie prend rapidement de l'importance, une tour est construite sur Pharos. À son sommet, un feu entretenu avec soin permet la nuit de guider les bateaux. Ce type d'équipement, appelé à une large diffusion, recevra plus tard le nom de phare en souvenir de son origine. Le phare d'Alexandrie a mérité de figurer parmi les Sept Merveilles du monde antique.
Au printemps de l'an 331 av. J.-C., Alexandre reprend la poursuite de Darius III. Il franchit l'Euphrate et, dans la plaine de Gaugamèles, à l'est du Tigre, bouscule l'armée perse, forte, dit-on, d'un million d'hommes.
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