9 février 1950

Le maccarthysme à l'oeuvre

Le 9 février 1950, dans une petite ville de Virginie-Occidentale, le sénateur Joseph McCarthy brandit une liste de fonctionnaires du département d'État (le ministère des Affaires étrangères) qu'il accuse d'être des « communistes notoires » coupables de collusion avec l'Union soviétique et les agents de Staline.

Le sénateur Joseph McCarthyCe sénateur républicain du Wisconsin, un alcoolique de 42 ans inconnu du grand public, a la surprise de voir son propos repris par la presse nationale.

Il est dès lors entraîné dans une campagne hystérique qui va bouleverser l'Amérique triomphante de l'après-guerre.

Le président démocrate Harry Truman lui répond rapidement. Il assure qu'il a lui-même déjà écarté de la haute administration toutes les personnes suspectes de collusion avec l'URSS. Il met en garde aussi les Américains contre le risque d'une atteinte à la démocratie : « N'instaurons pas un totalitarisme de droite sous prétexte de lutter contre un totalitarisme de gauche », dit-il en substance.

Infiltrations communistes

Il est vrai que, dès avant la Seconde Guerre mondiale, le service d'espionnage soviétique a infiltré les milieux scientifiques américains et recruté des savants comme Julius Rosenberg. En 1938, la menace est jugée assez sérieuse pour que la Chambre des représentants institue une commission des activités anti-américaines (House Un-American Activities Committee, HUAC). Elle s'en prend aux menées nazies et communistes.

En plein conflit mondial, pendant la conférence de Yalta, il apparaît que des conseillers du président Roosevelt ont transmis des secrets à Staline afin de favoriser ses desseins.

Après la victoire sur le nazisme, le parti communiste américain et ses syndicats, bien que forts d'un maximum de 70 000 membres, ont préparé la guerre qu'ils jugeaient inévitable entre le camp capitaliste et le camp socialiste. Dans un but de propagande, ils ont tenté de s'imposer dans la cité du cinéma en déclenchant de grandes grèves.

En 1947, dans le contexte de la guerre froide et de la course à l'arme thermonucléaire, tandis que les communistes étendent leur emprise à la Chine communiste, le président Truman institue des commissions, les « loyalty boards », pour repérer et écarter les fonctionnaires fédéraux coupables de collusion avec l'Union soviétique. Ces commissions envoient quelques fonctionnaires devant un tribunal mais sans résultat spectaculaire.

« Chasse aux sorcières »

La campagne du sénateur McCarthy relance les soupçons, d'autant qu'elle survient au moment de l'arrestation par la police fédérale, le FBI, des époux Rosenberg, accusés d'avoir livré à l'URSS des secrets atomiques.

Après l'élection du général Dwight Eisenhower à la présidence et surtout le triomphe du parti républicain au Sénat, en 1952, McCarthy accède à la présidence d'un sous-comité sénatorial d'enquête permanent. Désormais, un fonctionnaire peut être soumis à une enquête policière et révoqué sur un simple soupçon de sympathie avec l'Union soviétique de Staline.

Voyant un espion communiste derrière chaque personnalité du pays, hauts fonctionnaires, journalistes, cinéastes d'Hollywood et intellectuels de la côte Est, le sénateur se lance dans une délirante « chasse aux sorcières » (...)

Publié ou mis à jour le : 2019-11-22 11:13:46

 
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