Quelques dizaines de chevaliers normands, qui parlent français mais portent des prénoms vikings, se sont arrêtés en Italie du Sud au retour d’un pèlerinage à Jérusalem en 1021. Ils se sont mis au service de roitelets locaux puis ont formé une coopérative de guerre pour leur propre compte et partagé leurs conquêtes en douze comtés.
L'un d'eux, Tancrède de Hauteville, petit seigneur du Cotentin, vend ses propriétés normandes et fait venir auprès de lui ses nombreux fils. Robert Guiscard (surnom qui signifie « le Rusé »), s’approprie par ruse la principauté de Salerne, au sud de Naples. Puis il se met au service du pape de sorte que, jusqu’en 1260, les royaumes normands d’Italie du sud seront officiellement vassaux du Saint-Siège.
Après avoir étendu leur autorité sur tout le sud de la péninsule italienne, jusqu’aux portes de Rome, Robert Guiscard et son frère Roger franchissent en 1061 le détroit de Messine et passent en Sicile, depuis 827 occupée par les Arabes. Par chance, le roi arabe, établi à Palerme, est fragilisé par son conflit avec les Byzantins, anciens maîtres de l’île, établis autour de Taormine, au pied de l’Etna. Les Normands s'immiscent dans le conflit et, dix ans plus tard, le 1er janvier 1072, s'emparent de Palerme. Ils achèvent la conquête de l’île en 1094.
Le deuxième fils de Roger de Hauteville, le comte Roger II, se fait enfin décerner le titre royal par le pape et reçoit la couronne des mains de l’archevêque de Palerme, le 25 décembre 1130.
La mappemonde ci-dessous figure dans un ouvrage de cartographie remis au roi Roger II de Sicile vers 1154 par le géographe maghrébin Al-Idrisi. Selon les conventions de l'époque, le nord (l'Europe) est en bas et le sud (Afrique) en haut. Les sources du Nil sont figurées par trois montagnes qui dominent trois lacs.
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