Le 20 juin 1792, le roi Louis XVI fait front à la première « journée révolutionnaire » conduite par les sans-culottes (dico) parisiens. Le conflit entre le peuple parisien et la monarchie ne fait que commencer...
Ce conflit puise ses origines dans la politique religieuse de l'Assemblée nationale, qui a commencé par nationaliser les biens de l'Église puis a voulu imposer une Constitution civile du clergé. Cette politique religieuse suscite de violentes oppositions en province et dans les campagnes, où la grande masse des Français restent attachés à leur clergé.
Deux députés, Gallois et Gensonné, enquêtent durant l'été 1791 en Vendée et dans le Choletais. Ils constatent que la ferveur consensuelle de la Fête de la Fédération s'est bien évanouie. Malgré leur mise en garde, la nouvelle Assemblée législative somme en novembre 1791 tous les prêtres réfractaires de prêter serment. Cette fois, le roi oppose son veto.
Le 1er février 1792, quatre cents prêtres insermentés sont internés à Angers. La loi du 27 mai 1792 menace tous les prêtres réfractaires de déportation. Le roi oppose à nouveau son veto et la loi est suspendue. Des prêtres s'exilent. Beaucoup se cachent et continuent à pratiquer les sacrements en dehors des églises. D'autres montent à la guillotine, ainsi que des religieux et des religieuses.
Là-dessus viennent se greffer les événements extérieurs. Le 20 avril 1792, le roi et l'Assemblée législative ont déclaré la guerre à l'Autriche. Alliée à la Prusse, celle-ci a massé ses troupes aux frontières.
L'Assemblée vote un décret en vue de former un camp de 20 000 fédérés (ou volontaires) sous les murs de la capitale pour défendre celle-ci. À nouveau, le roi oppose son veto. Le ministre Roland, un jacobin, lui adresse une lettre de remontrances. Il est renvoyé et le roi constitue un nouveau ministère uniquement constitué de personnalités issues du Club des Feuillants, a priori favorables à la monarchie. C'en est trop pour les sans-culottes parisiens qui s'agitent, notamment dans les clubs révolutionnaires comme celui des Jacobins.
Le 20 juin 1792, ils demandent à l'Assemblée de priver le roi de son droit de veto puis investissent le palais des Tuileries, où réside la famille royale. Ils défilent devant Louis XVI en criant : « À bas le veto ! ». Ils contraignent même le monarque à se coiffer d'un bonnet rouge et boire une rasade de vin « à la santé du peuple ». Mais Louis XVI ne se laisse pas démonter et ne concède rien à la foule. De guerre lasse, les manifestants se retirent en n'ayant obtenu que des satisfactions symboliques.
Les esprits sont néanmoins échauffés. Le 11 juillet, l'Assemblée législative décrète « la patrie en danger » et mobilise le pays en prévision de l'invasion étrangère. Elle ouvre des bureaux d'enrôlement pour recruter des volontaires et renforcer les effectifs de l'armée.
Les volontaires signent les registres avec un enthousiasme très variable selon les régions (l'Est du pays étant plus mobilisé que l'Ouest, car plus menacé). À Paris, des détachements de la garde nationale parcourent les rues en musique, précédés d'une bannière tricolore portant ces mots : « Citoyens, la patrie est en danger ».
Malgré le veto du roi, les députés prennent la liberté d'autoriser les fédérés des départements de gagner Paris.
C'est ainsi qu'arrivent dans la capitale les Marseillais, chantant vaillamment le Chant de guerre pour l'Armée du Rhin... qui sera rebaptisé Marseillaise par les Parisiens.
Justement, à Coblence, sur les bords du Rhin, campe l'armée prussienne sous le commandement du duc de Brunswick (ou Braunschweig). Le 25 juillet, celui-ci publie un manifeste par lequel il menace de « livrer Paris à une exécution militaire et à une subversion totale » si « la famille royale subissait le moindre outrage ».
Contrairement à ses attentes, la menace entraîne un sursaut patriotique des Français.
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Wawaf (11-01-2017 18:22:46)
Bonjour, merci pour ce document, une petite erreur toutefois, le manifeste de Brunscwick, c'est le 25 Juillet 1792.
Cordialement,