Le 1er décembre 1640, la petite noblesse du Portugal se soulève contre les Espagnols qui occupent leur pays depuis quatre décennies. Elle rétablit l'indépendance du Portugal et porte sur le trône l'un des siens, le duc Jean de Bragance (36 ans)...
Le Portugal en pleine gloire
Au XIVe siècle, en 1367, la mort du roi Pierre Ier avait entraîné une courte guerre de succession et l'accession au trône de son fils illégitime Jean Ier, grand maître de l'ordre d'Aviz et fondateur de la dynastie du même nom.
Ce roi surnommé Jean le Bon aura plusieurs enfants avec son épouse Philippa, fille du duc anglais Jean de Gand, dont l'infant Henri le Navigateur, à l'origine de la grandeur impériale du petit Portugal sous la dynastie d'Aviz.
Fin du rêve
Ces deux siècles d'Histoire glorieuse prennent fin après la mort du jeune roi Sébastien le 4 août 1578, dans une bataille livrée au sultan du Maroc. Le puissant roi d'Espagne, Philippe II de Habsbourg, profite alors des démêlés de la succession pour occuper le pays et s'en désigner roi à titre personnel. Lui-même quitte sa capitale Madrid pour s'installer à Lisbonne. Mais il n'y réside en définitive que trois ans avant de retrouver le plateau castillan. Par cette décision fatale, Philippe II se détache de ses nouveaux sujets portugais. Il marque aussi sa préférence pour les enjeux européens, délaissant l'outre-mer.
L'occupation espagnole est brutale et tissée de massacres. Elle se solde par des impôts accrus pour financer les guerres des Habsbourg. Qui plus est, Hollandais et Anglais en profitent pour dépecer le bel empire colonial construit par les marins lusitaniens, du Brésil à Macao.
Les Portugais se soulèvent à plusieurs reprises, en profitant de l'affaiblissement des Habsbourg, occupés à combattre sur le Rhin et sur les Pyrénées pendant la guerre de Trente Ans. Enfin, le 1er décembre 1640, la petite noblesse arrive à rétablir une nouvelle fois l'indépendance du pays et porte sur le trône l'un des siens, Jean de Bragance. Le nouveau roi est couronné sous les acclamations populaires et, avec l'approbation des députés des Cortès, le 15 décembre, il prend le nom de Jean IV (João IV). Il sera surnommé le Fortuné.
Le soulèvement bénéficie du soutien du cardinal français Richelieu, heureux de jouer un bon tour à la maison des Habsbourg qui gouverne l'Espagne... Comme les Espagnols tentent de reprendre pied au Portugal, celui-ci reçoit l'appui intéressé des Hollandais et des Anglais, qui leur enlèvent le monopole du fructueux commerce des épices. Le Portugal fait reconnaître son indépendance en 1668 une bonne fois pour toutes mais ne va plus sortir de l'orbite anglaise.
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