Le 18 novembre 1738, le traité de Vienne met fin à la guerre de la Succession de Pologne.
La Pologne déchirée
Cinq ans plus tôt, Stanislas Leszczynski a été élu pour la deuxième fois roi de Pologne.
Mais avec une monarchie élective devenue insensée depuis le «Liberum veto» de 1652, le trône polonais s'estt mis à la merci des querelles nobiliaires et les souverains des États voisins ne se font pas faute de s'immiscer dans ces querelles pour en tirer parti.
C'est ainsi que, désavouant le choix de la Diète polonaise en faveur de Stanislas, la tsarine de Russie Anna Ivanovna et l'empereur d'Allemagne Charles VI de Habsbourg envoient des troupes contre le roi élu.
Stanislas a un allié de choix en la personne de son gendre, rien moins que le roi de France Louis XV, qui a épousé sa fille Marie. La guerre se prolonge plus que de raison et, pour en finir, le cardinal Fleury, Premier ministre de Louis XV, impose sagement à Stanislas de renoncer à la Pologne.
Chaises musicales
On assiste alors à un curieux jeu de chaises musicales comme les diplomates de l'Ancien Régime en ont le secret :
– En échange du trône polonais, Stanislas obtient le duché de Bar et de Lorraine que la France convoitait depuis plusieurs décennies.
– En compensation de la cession de son duché à Stanislas, François de Lorraine, le gendre de l'empereur, reçoit le grand-duché de Toscane, dont le dernier titulaire, Jean-Gaston de Médicis, est mort sans héritier direct.
– L'infant don Carlos d'Espagne, qui revendiquait des droits sur le grand-duché de Toscane, obtient la Sicile et Naples, qui vont former le royaume des Deux-Siciles.
– Enfin, le roi de France reconnaît - mais du bout des lèvres - la Pragmatique sanction de l'empereur d'Allemagne Charles VI de Habsbourg. Celui-ci, qui n'a pas de fils, prévoit par cette ordonnance de transmettre le patrimoine des Habsbourg et le titre impérial à sa fille Marie-Thérèse.
Un malheureux concours de circonstances va néanmoins entraîner l'Europe dans une nouvelle guerre de Succession, d'Autriche celle-là. De son côté, Stanislas a à coeur d'embellir sa nouvelle capitale, Nancy, et à sa mort, en 1766, ses duchés de Bar et de Lorraine sont annexés par la France, comme prévu.

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