Le 12 mai 1937, le monde a l'oreille tournée vers l'abbaye de Westminster. Chacun oublie un instant les menaces qui pèsent sur l'Europe, la guerre qui s'étend en Chine et en Espagne, la répression qui s'abat sur l'URSS et les gesticulations d'un fou furieux de l'autre côté du Rhin.
Dans l'abbaye se déroule en effet le couronnement du nouveau roi de Grande-Bretagne et d'Irlande (le Royaume-Uni), par ailleurs Empereur des Indes, George VI. Pour la première fois, la cérémonie est radiodiffusée.
L'homme de 36 ans qui est assis ce jour-là sur le trône vénérable d'Édouard le Confesseur n'est pas celui pour lequel la cérémonie avait été prévue.
Six mois plus tôt, le 11 décembre 1936, il a dû remplacer au pied levé son frère aîné, Édouard VIII, contraint à abdiquer du fait de sa relation avec Mrs Wallis Simpson.
Quand Édouard VIII, après avoir signé son acte d'abdication, s'est incliné devant son frère cadet, celui-ci, pris de court, s'est exclamé : «Ce n'est pas possible, ce n'est pas vrai !» Mauvais début. Il s'est heureusement ressaisi et, au contraire de son frère, a témoigné dans le restant de sa vie d'un remarquable sens de l'abnégation et du devoir.
Deuxième des cinq garçons de George V, le nouveau roi est né avec le titre de duc d'York et sous le prénom d'Albert, mais il adopte sagement comme nom de règne celui de son père, à la consonance plus britannique, et devient pour l'Histoire George VI.
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