Le 12 octobre 1915, l'infirmière anglaise Edith Cavell (50 ans) est fusillée par les Allemands à Schaerbeek, en Belgique, au lendemain de sa condamnation en cour martiale pour haute trahison.
Infirmière à Bruxelles quand la Première Guerre mondiale a éclaté, cette fille de pasteur anglican donna aussitôt des soins aux blessés de tous les camps. Mais elle se mit aussi au service d'un réseau d’évasion initié par des Belges de la région de Mons.
Ce réseau aidait les soldats alliés blessés à s'évader de la Belgique occupée vers les Pays-Bas neutres. Il fusionna ensuite avec un autre réseau créé par plusieurs femmes dans le nord de la France, parmi lesquelles la comtesse de Belleville, la princesse Marie de Croÿ, Louise Thuliez et Louise de Bettignies. Environ deux cents soldats purent s'évader de ce fait.
Le réseau a été démantelé suite à des dénonciations et l'infirmière britannique arrêtée le 5 août 1915. Elle a été exécutée dès l’issue de son procès pour couper court aux protestations internationales.
En Grande-Bretagne, son « martyre » souleva un immense émotion et convainquit beaucoup de jeunes gens de se porter volontaires pour le combat. En France, à Lille, une place lui fut dédiée. À Paris, dans le jardin des Tuileries, un monument à sa mémoire a été érigé en 1920... mais fut détruit le 14 juin 1940 à l’entrée des troupes allemandes dans la capitale.
Quelques mois après, le 1er avril 1916, ce fut au tour d'une infirmière belge, Gabrielle Petit (23 ans), d'être fusillée par les Allemands, à Schaerbeek. De Bruxelles, elle transmettait aux états-majors alliés les positions et les mouvements des troupes ennemies dans le secteur de Lille et de Maubeuge. Elle fut arrêtée par les Allemands en janvier 1916 et condamnée à mort. Après la guerre, la reine Élisabeth II déposa sur son cercueil la croix de l'ordre de Léopold.
L'émotion suscitée par l'exécution de ces deux jeunes femmes va conduire les Allemands à commuer en travaux forcés à perpétuité la condamnation à mort prononcée contre Louise de Bettignies à Bruxelles le 16 mars 1916.
Née en 1880 dans la famille d'un porcelainier de Saint-Amand-des-Eaux (Nord), polyglotte et très pieuse, Louise de Bettignies envisage d'entrer au Carmel mais la guerre l'en empêche. Elle est recrutée par l'hôpital de la Croix-Rouge de Lille dès le début de la guerre et fait la navette avec la France et l'Angleterre pour transmettre du courrier. Recrutée par les services de renseignement de l'armée britannique, elle va monter un réseau d'espionnage derrière les lignes allemandes avec son amie Léonie Vanhoutte, de façon à informer les Anglais des mouvements de troupes ennemies. Arrêtée ainsi que son amie en octobre 1915, elle mourra en prison des suites de mauvais traitements deux semaines avant l'armistice.
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
jlk (12-10-2023 10:00:49)
L'article que Marcel recommande de consulter dit exactement le contraire de son affirmation : "Gaby s’engage dans la Croix-Rouge" "Gabrielle rentre en Belgique via la Hollande, reprend son poste d... Lire la suite
Marcel (11-10-2023 18:07:54)
Gabrielle Petit, héroïne de 14-18 n'était nullement infirmière
consulter à ce sujet:
https://curieuseshistoires-belgique.be/gabrielle-petit-ou-comment-une-femme-belge-sait-mourir/