Charles X (1757 - 1836)

Le dernier Bourbon

Plus jeune frère de Louis XVI, le comte d'Artois (66 ans) succède à Louis XVIII le 16 septembre 1824 sous le nom de Charles X. Son avènement, dix ans après la chute de Napoléon Ier, semble assurer le triomphe définitif des ultraroyalistes, désireux de restaurer l'Ancien Régime et d'effacer 1789 !

Le comte d'Artois lui-même n'avait-il pas lui-même pris le chemin de l'exil dès le lendemain de la prise de la Bastille ?

Grâce au suffrage censitaire qui limite le droit de vote à un petit nombre de contribuables aisés, les ultras ont remporté les élections parlementaires dès 1821 et leur chef, le comte Jean-Baptiste de Villèle (51 ans), ancien maire de Toulouse, a accédé à la tête du gouvernement (la présidence du Conseil) au printemps suivant.

Le roi Charles X conserve Villèle à la tête du gouvernement et lui donne carte blanche pour solder la Révolution qu'il a en horreur.

Dès le 24 mars 1825, Villèle fait voter le « milliard des émigrés » pour indemniser tous ceux qui ont été spoliés par la Révolution. Ils reçoivent au total 630 millions de francs-or sous la forme de rentes à 3% par an. Dans le même temps, le gouvernement exige du président de Haïti une indemnité de 150 millions de francs-or au bénéfice ds anciens planteurs...

Le 20 avril 1825, Villèle fait voter une loi sur le Sacrilège en croyant de la sorte « re-christianiser la France ». Le texte condamne à mort, avec amende honorable (obligation de se repentir en public avant l'exécution) toute personne qui aurait en public profané des hosties ou les vases les contenant ! C'est du jamais vu. Cette loi, qui assimile le sacrilège à un parricide, est promulguée malgré les critiques, y compris chez les  « ultras » (Chateaubriand, Molé, Broglie...). Mais elle ne sera jamais appliquée et le successeur de Charles X l'abrogera sans attendre, le 11 octobre 1830. 

Pour couronner le tout, si l'on peut dire, le roi remet au goût du jour la cérémonie du sacre à Reims, un demi-siècle après la précédente, à l'avènement de Louis XVI.

L'opinion publique finit toutefois par se rebiffer et Villèle ne peut, en avril 1826, rétablir le droit d'aînesse, aboli par la Révolution.

Confronté à une opposition grandissante, Charles X nomme à la tête du gouvernement, le 8 août 1829, son ami le prince Jules de Polignac, ultra parmi les ultras. Et pour détourner l'attention de l'opinion, il lance une expédition contre Alger ! En vain, la Révolution des Trois Glorieuses a raison du dernier Bourbon...

Fabienne Manière
Publié ou mis à jour le : 2020-02-11 12:26:37
M Michel PA (29-07-2023 10:07:52)

Bonjour Mr Munier. Je me suis rendu en juin 2023 en Slovénie à Nova Goriça. J'ai visité la crypte des Bourbons. Pour quelle raison Charles X n'a-t-il pas été conservé en sa dernière demeure q... Lire la suite

Jean MUNIER (02-04-2023 17:31:37)

et CHARLES X a décrété religion catholique romaine religion d'Etat en Guyane , statut toujours présent , non concerné par la rupture du Concordat.

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