17 octobre 2010

Festival de Blois : faire justice à l'histoire

Du jeudi 14 au dimanche 17 octobre 2010 se sont tenus les 13e Rendez-Vous de l'Histoire de Blois.

Cette manifestation rassemble chaque année les historiens «professionnels» et le grand public amoureux de l'histoire, autour d'une myriade de manifestations. Le thème de cette année en était «faire justice», et la présidence en revenait à Robert Badinter.

Les Rendez-Vous de l'Histoire, c'est en premier un salon du livre d'histoire à la «Halle aux grains». Le visiteur y découvre les dernières nouveautés des «grandes» maisons d'édition aussi bien que des ouvrages plus confidentiels, sans parler des DVD, sites web, romans et bandes dessinées à caractère historique. Il assiste également à l'enregistrement en direct d'émissions de radio (France-Inter et France-Culture).

Dans la Halle aux grains mais aussi au château, à la maison de la magie et en d'autres lieux se tiennent des expositions, conférences et débats. Cette diversité donne le tournis : à force d'hésiter entre deux propositions, on risque de n'en choisir aucune. Autre danger : la salle comble, une situation fréquente et éminemment frustrante. Il faut alors se rabattre sur des conférences a priori moins intéressantes, mais qui constituent parfois de bonnes surprises. A contrario, les événements les plus attendus tournent parfois à la mondanité sans intérêt historique réel.

Soulignons en marge des Rendez-Vous la qualité et le grand intérêt des cafés historiques, qui réunissent quelques dizaines de personnes dans différents cafés de la ville. Ils permettent d'écouter un historien sur un sujet précis et d'en débattre avec lui en petit comité.

Lorsqu'on ne trouve pas de solution de repli, il reste la possibilité de se promener dans les jardins de l'Hôtel de Ville, qui surplombent la Loire, ou au château, car Blois est un écrin aussi splendide qu'un coffret à bijoux de la Renaissance.

À quoi sert l'histoire ?

S'il est impossible de tirer un bilan de cet événement, qui serait trop partiel et donc partial, on peut cependant noter l'inquiétude qui sourd autour de la question : «À quoi sert l'histoire ?».

Elle vient en particulier des réformes scolaires récentes, qui réduisent la place de l'histoire-géographie dans l'enseignement secondaire, et de la volonté prêtée - à tort ou à raison - au président de la République d'utiliser l'histoire de France afin de défendre «l'identité nationale».

Les débats et interrogations naissent aussi des transformations qu'induisent les nouvelles technologies. Aujourd'hui, l'informatique rend possible des choses qu'on n'aurait jamais pu imaginer faire auparavant, comme l'analyse de très importants corpus de documents, aussi bien en histoire culturelle (analyse du contexte dans lequel est utilisé un terme, dans de très nombreux textes médiévaux, par exemple) qu'en histoire économique.

Comme le remarquait un intervenant, l'historien est bien mieux armé que dans les années 1970 pour faire de l'histoire sérielle et quantitative, sauf que cette forme d'histoire est aujourd'hui largement abandonnée !

Alors, internet et les bases de données ont-ils transformé le métier d'historien ? Les avis divergent, mais la plupart des intervenants pensent que non, puisque l'essentiel est la capacité d'interroger le passé de manière pertinente et structurée. Gageons que de l'eau aura coulé sous le pont de Blois avant que ce débat ne soit tranché .....

Publié ou mis à jour le : 2020-05-09 11:37:09

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