Le mariage du futur Louis XVII et de l'archiduchesse Marie-Antoinette, le 16 mai 1770 à Versailles, donne lieu à trois jours de festivités. Ces noces princières sont l'occasion d'inaugurer l'Opéra royal, à l'extrémité nord du palais de Versailles. C'est une magnifique salle modulable dont le coût, 2 millions de livres, va un peu plus accroître la dette publique. Le jour même du mariage s'y déroulent un festin, un concert et un bal pour 1500 courtisans, puis le lendemain un opéra, Persée, de Quinault et Lully.
Cette salle est l'accomplissement d'un souhait du Roi-Soleil, qui voulait assortir son palais d'un grand opéra. Ange-Jacques Gabriel (72 ans), premier architecte du roi Louis XV depuis 1742, a mûri le projet pendant vingt ans, sans manquer d'étudier la configuration des théâtres italiens. Le moment venu, il lance le chantier sans coup férir et élève en moins de dix jours une salle en ovale tronqué de 750 places. Dans un but d'économie et de rapidité, il la réalise entièrement en bois, ce qui du coup la dote d'une parfaite acoustique. Les sculptures sont confiées à Augustin Pajou et les peintures à Louis-Jacques Durameau.
L'Opéra royal va encore servir une quarantaine de fois jusqu'à la Révolution, pour les noces princières et les visites de souverains. Il sera abandonné après un mémorable banquet offert aux gardes du corps le 1er octobre 1789. En 1855, Napoléon III y accueillera la reine Victoria pour un magnifique banquet. Après l'abdication de l'empereur, en 1870, l'Opéra se fait républicain. Il accueille les députés de l'Assemblée provisoire puis le Sénat jusqu'au retour des instances dirigeantes à Paris en 1879.
Après un long purgatoire, l'Opéra de Gabriel retrouvera sa configuration originelle et celle-ci sera inaugurée avec faste le 9 avril 1957 par la jeune reine Elizabeth II.
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Bob Kairis (28-08-2006 02:48:33)
Si les excès de la révolution ont conduit le roi et la reine à la guillotine, il ne faut cependant pas occulter les excès de l'absolutisme. Louis XVI très naïvement et issu du droit divin n'a jamais consenti à prendre en considération la misère du peuple. Le siècle des lumières aurait dû éveiller son bon sens. Mais était-il intellectuellement apte à comprendre ? Jamais il ne prévoiera les évènements, il les subit. Jamais il ne composera avec les contestataires. Seules la bonne table et la chasse occupent l'esprit du roi.
Certes la guillotine était une peine excessive et les révolutionnaires tel, le fourbe Robespierre, Orléans, Danton, St Just, Desmoulins ou l'infame Hébert ont les mains rouges. Le même sort les attendait.
Boris*** (24-05-2006 23:26:32)
Pauvre Roi, Pauvre Reine, Pauvres guillotinés; Pauvres Hommes dont l'âme à été brisée, puissent-ils reposer en paix. infliger la mort à quelqu'un est un fait ignoblissime. Cette triste histoire de deux jeunes gens me touche. Je pense: devenir un Roi n'est pas un choix. Etre une Reine; c'est aussi être une femme; c'est aussi être un être vivant. Nul n'a le droit de juger quiconque sur quelque fait que ce soit.