Risques et périls

Top 50 des grandes catastrophes

Nous l'attendions, le voici enfin ! La sortie de Risques et Périls (First éditions, 2020) avait été reportée pour cause de pandémie. Une drôle de coïncidence pour un livre qui rapporte les plus grandes catastrophes que le monde ait connu (des épidémies, entre autres). Collaborateur d'Herodote.net, Florian Guillemin, créateur de la chaîne Youtube à succès « Questions d'Histoire », montre qu'il maîtrise l'art de la vulgarisation historique.

Risques et périls

Du feu, des flammes, des inondations, des séismes, des tsunamis, des crashs aériens ou encore des épidémies, le livre de Florian Guillemin, créateur de la chaîne Youtube « Questions d’Histoire » (Risques et Périls, First éditions, 2020) est alarmant.

Qu'elles soient naturelles ou d'origine humaines, le monde a connu bien des catastrophes !

Le grand incendie de Londres, l’éruption de la Montagne Pelé, l’incendie du Bazar de la Charité, l'explosion de la poudrerie de Grenelle, l'accident de Tenerife, la rupture du barrage de Malpasset, le séisme de Lisbonne, la catastrophe de Seveso, la canicule européenne, la Grande Peste et la grippe espagnole… elles ont toutes en commun d’avoir créé, à différentes échelles, des bouleversements dans le cours de l'Histoire ou dans le quotidien des hommes.

Charlotte Chaulin
La culture de la catastrophe

Dès l’introduction, parce qu’il faut commencer par le commencement, Florian Guillemin nous rappelle l’étymologie du terme qu’il a pris pour sujet. Catastrophe vient du grec katastrophé qui signifie « bouleversement ». Apparaît ainsi l’intérêt de son ouvrage. 

Dans tous les cas, face à un bouleversement, il y a une réaction. Souvent proportionnée à la brutalité de l’événement, elle n’est pas toujours prévisible et l’auteur nous en apprend beaucoup, notamment en la replaçant parfaitement dans le contexte de l’époque. 

Avec des titres accrocheurs et évocateurs, « De l’acier pour conjurer le feu », « Le bruit le plus puissant du monde », « Le brasier de la bonne société », « La douleur des gueules noires », « Peur sur la ville » ou encore « L’adieu à la terre », Florian Guillemin témoigne de sa capacité à vulgariser l’Histoire tout en lui restant fidèle.

Investigateur aguerri, il sait où aller pour mener ses recherches. Aussi a-t-il lu des ouvrages généraux sur l’Histoire des catastrophes, des ouvrages spécialisés sur chacune de ces catastrophes et des articles scientifiques sur des sites spécialisés : « des rapports de géologues pour la rupture du barrage de Malpasset ou l’inondation de Grenoble ou des sites tenus par des ingénieurs pour les accidents ferroviaires, aériens ou spatiaux. »

Seul bémol qui nous interpelle en ouvrant le livre : l’absence d’explications concernant le classement des événements. « Le classement est plutôt basé sur le nombre de décès liés aux catastrophes, même si ce n’est pas exclusif et que cela peut se coupler à l’impact de l’événement . » Aussi, ce TOP 50 peut dérouter le lecteur qui ne comprendra pas toujours l’ordre des chapitres.

Mais Florian Guillemin nous précise qu’à l’origine de ce rangement, il y a l’alternance entre types de catastrophes. Ce qui permet de « mélanger » un peu les événements et de tenir le lecteur en haleine par un effet de surprise plus prononcé que si la peste était rangée avec les épidémies ou Tchernobyl avec les catastrophes nucléaires. 

Le 18 mars 1967, l?échouage du pétrolier au large de l?Angleterre provoqua la première marée noire. En agrandissement : De jeunes volontaires nettoient les plages à Perros-Guirec le 17 avril 1967.

« Au niveau de la rédaction, la grande difficulté était liée à la synthèse : il fallait résumer le contexte, l’événement et les conséquences en 4.000 signes (2 pages environ). » Un véritable défi au moment d’aborder la Grande Peste, Tchernobyl ou Fukushima notamment. Mais Florian l’a relevé avec brio, livrant aux lecteurs les éléments-clés pour comprendre les enjeux qui découlent de ces catastrophes.

Résultat : la présentation est attrayante (comme souvent chez les éditions First) et le discours est clair. L’événement est bien décrit, replacé dans son contexte, et ses conséquences bien mises en exergue. 

Prenons par exemple la deuxième catastrophe racontée par l’auteur : la marée noire du Torrey Canyon le 18 mars 1967 en Angleterre. Florian Guillemin revient sur le monde du pétrole depuis le début du siècle, décrit le naufrage du pétrolier et le déversement des nappes de pétrole dans la mer avant de détailler les conséquences de la marée noire : la France et le Royaume-Uni vont peser de tout leur poids pour une nouvelle législation maritime et signer deux conventions à Bruxelles en 1969.

Aussi malheureux que puissent être les événements rapportés par l’auteur, il est primordial de les garder en mémoire. « La vérité est nécessaire… Oublier, même une catastrophe… c’est le début de la décomposition d’une nation. » écrivait Jean-Philippe Jaworski dans Gagner la guerre (2009).

Publié ou mis à jour le : 2020-07-01 18:29:15

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