Personne n'avait encore relevé le défi. Gabriel le Bomin l’a fait. Il a réalisé le tout premier film biographique sur le général de Gaulle. Un enjeu de taille dont le résultat est un film qui dépeint avec justesse l’humanité de celui que l’Histoire retient comme l’un des plus grands héros du XXème siècle. Sortie en salle le 4 mars 2020.
Le film s’ouvre sur une scène d’amour entre le général de Gaulle (Lambert Wilson) et son épouse Yvonne (Isabelle Carré). Une entrée en matière qui annonce clairement l’angle choisi pour réaliser la première biographie sur de Gaulle : l’intimité. On est bien loin du récit hagiographique.
Et le réalisateur le confirme lui-même : « Ce qui nous a intéressé c’est le de Gaulle « illégitime » : l’homme de juin 1940, celui qui dit « non ». C’est sans doute le moment de sa vie où il est le plus fragile, le plus intéressant donc le plus humain... Car sous tendu à ce projet, il y avait l’ambition d’accéder à l’intime. »
Après avoir campé l’Abbé Pierre ou le Commandant Cousteau, Lambert Wilson s’est prêté au difficile exercice d’incarner le général de Gaulle. Grimé, mais pas trop, l’acteur parvient à s’effacer pour faire vivre ce personnage romanesque dont il met en avant la prestance et le caractère.
S’ensuit un repas familial où l’on découvre les proches de celui qui n’est encore « que » colonel. L’atmosphère est agréable, l’entente règne entre les membres de la famille dont les enfants de Charles et Yvonne : Philippe, Élisabeth et Anne.
Le premier regrette de ne pas pouvoir s’engager et souhaiterait combattre dans la bataille de France. La seconde prépare son « bachot ». Mais c’est sur la petite dernière que se porte l’attention. Quelques flashbacks nous ramènent en arrière, lorsque le couple apprend qu’Anne est atteinte de trisomie 21, maladie appelée alors « mongolisme ».
Son parcours prend une place importante dans le film, notamment parce que le spectateur tremble lorsqu’Yvonne la perd des yeux à plusieurs reprises (dans le port de Brest en flammes par exemple.) Dès qu’il la voit, de Gaulle prend sa fille dans les bras. C’est aussi dans les bras de son père qu’Anne mourra en février 1948, à l’âge de 20 ans.