En 522 av. J.-C., après la mort de Cambyse, fils et successeur du prestigieux Cyrus II le Grand, l'empire des Perses et des Mèdes revient à Darius 1er. Celui-ci va porter à son apogée l'empire achéménide né un demi-siècle plus tôt et la civilisation dont il émane.
Darius, roi bâtisseur
Le nouveau « Roi des Rois » est le fils du satrape (gouverneur) de Parthie (l'Irak actuel), Hystarpe, de la famille royale des Achéménides.
Il restaure avec fermeté l'ordre dans l'empire, ébranlé par la crise de succession.
Il encourage les échanges par le biais d'une Route royale qui relie Suse, sa capitale, à Sardes. Il favorise aussi la diffusion de la monnaie, tout juste inventée en Lydie...
Mais les cités grecques d'Asie mineure profitent de ses difficultés politiques pour rejeter la tutelle perse. Les Athéniens accourent à leur secours.
Ils débarquent en Asie mineure et brûlent la ville de Sardes.
C'est plus que n'en peut supporter le Roi des Rois qui se lance alors dans une mémorable campagne. Elle va se solder par la reculade perse à Marathon.
Grâce aux Achéménides et à Darius émerge au final une grande civilisation dont témoignent les ruines de Persépolis, cité de prestige réservée aux cérémonies et réceptions d'ambassadeurs (la véritable capitale se situe d'abord à Suse, métropole du pays d'Elam, avant d'être déplacée à Ecbatane, ancienne capitale de la Médie).
En plus des capitales habituelles de l'empire, Suse et Ecbatane, il fonde une résidence de prestige non loin de l'actuelle Chiraz : Pârsa, plus connue sous son nom grec, Persépolis, réservée aux cérémonies et réceptions d'ambassadeurs.
Ses ruines en plein désert témoignent encore aujourd'hui de la splendeur de la civilisation perse et de la grandeur des souverains achéménides.
C'est sur une immense esplanade artificielle de 13 hectares, construite selon la légende par les soldats d'Hercule, que commencent à s'édifier après 520 av. J.-C. les palais royaux de Persépolis. Pour Darius 1er, il s'agit de construire un ensemble prestigieux, utilisé uniquement l'été ou pour les grandes occasions, c'est-à-dire pour impressionner les délégations étrangères qui viennent lui rendre hommage.
Et on comprend que le but a été largement atteint lorsqu'on monte les grands escaliers d'apparat, comme le faisaient les dignitaires il y a près de 25 siècles. Ils sont d'ailleurs toujours là, gravés dans le calcaire, bien en ordre dans la longue procession des peuples qui s'avancent vers la salle d'audience, l'Apadana, qui pouvait accueillir mille personnes.
Babyloniens, Arméniens, Parthes ou encore Égyptiens pouvaient y déposer leurs offrandes qui allaient rejoindre la Salle du Trésor. Ils avaient le temps d'admirer les 36 poutres en cèdre du Liban terminées par des chapiteaux en forme de taureaux, lions ou griffons. Dans la salle voisine où était installé le trône de Xerxès, cent colonnes nées du savoir-faire des Ioniens supportaient un plafond en caissons. Sur les murs, les représentations de cent gardes mèdes et perses rappelaient la toute-puissance de l'Empire.
Ce déploiement de force n'impressionna pourtant pas Alexandre le Grand, lorsqu'il parvient devant le palais, en 331 av. J.-C. Non content de mettre à sac les trésors, chargés dit-on sur cinq mille mulets et trois mille chameaux, il ordonna ou laissa faire un gigantesque incendie qui anéantit le fragile ensemble en une nuit. Simple accident d'un soir d'orgie ? Ou désir de venger la destruction des temples d'Athènes par les Perses ? Persépolis ne survécut dès lors que dans les mémoires avant que les premiers voyageurs européens ne visitent ses quelques ruines, à partir du XVIIe s. et que les fouilles ne la remettent au jour, dans les années 1930.
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