Le 20 août 1953, le sultan du Maroc Sidi Mohammed est chassé du pouvoir par le Glaoui, avec la complicité des Français. Ce coup de force n'a d'autre effet que d'attiser les sentiments anti-français et de précipiter le retour à l'indépendance du Maroc...
La France exerce un protectorat sur le Maroc depuis la convention de Fès de 1912. À la gestion éclairée du général Hubert Lyautey, résident général auprès du sultan, a succédé en 1925 une administration beaucoup plus coercitive et timorée. Deux ans plus tard, le sultan Moulay Youssef meurt et laisse le trône à son troisième fils qui devient sultan sous le nom de Mohammed V. Il a 18 ans.
Après la Seconde Guerre mondiale se multiplient les révoltes contre le protectorat à Rabat, Fès, Tanger... En dépit de celles-ci, les Français rejettent la revendication par le sultan d'une complète indépendance selon une promesse qui lui a été faite en 1943 par le président américain Franklin Roosevelt lui-même.
En désespoir de cause, Paris suscite contre le sultan la révolte de Thami El Glaoui, le pacha de Marrakech. Le Glaoui et ses partisans se proposent de déposer le sultan et de le remplacer par un vieillard, le chérif Mohammed ben Arafa. Mais Mohammed V entame la «grève du sceau» et refuse de signer les dahirs présentés par le résident général Alphonse Juin pour protester contre sa tentative de transformer le Maroc en simple colonie. Le Glaoui lève une armée de milliers de cavaliers et marche sur Rabat et Fès.
En août 1953, prenant prétexte de la révolte, le gouvernement français dépose le sultan et l'exile en Corse puis à Madagascar. Il le remplace sur le trône par Mohammed ben Arafa. Mais ces mauvais procédés n'ont d'autre effet que de grandir le prestige de Sidi Mohammed au sein de la population marocaine.
Riposte marocaine
Les attentats contre la présence française se multiplient : attentats contre ben Arafa, déraillement d'un train, bombe sur un marché...
Contre l'avis de ses ministres gaullistes, le président du Conseil Edgar Faure engage deux ans plus tard des pourparlers avec le sultan. Une conférence s'ouvre à Aix-les-Bains le 22 août 1955. Elle aboutit à la signature d'un document par lequel la France reconnaît la fin du protectorat et l'indépendance du Maroc le 2 mars 1956.
Le souverain convertit son titre de sultan en celui de roi sous le nom de Mohammed V et le 7 mars 1956, annonce à son peuple le retour à l'indépendance.
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