Cette oeuvre de Gustave Moreau, caractéristique de l'école symboliste, évoque l'un des mythes les plus célèbres de l'Antiquité, celui d'Oedipe, victime du Destin.
Oedipe est fils du roi de Thèbes Laïos et de Jocaste. Un oracle ayant prédit à Laïos que l'enfant tuerait son père et épouserait sa mère, Laïos ordonne de l'abandonner aux bêtes sauvages sur une montagne. Mais l'enfant est recueilli par des bergers et confié au roi Polybos qui l'élève comme son fils.
Là-dessus, Oedipe se rend à Delphes où l'oracle l'informe de la prophétie le concernant. Croyant que Polybos est son père, Oedipe le quitte et prend la route de Thèbes. Il croise alors le roi Laïos dont il ignore l'identité, se dispute avec lui et le tue.
Poursuivant sa route, il tombe sur le Sphynx, un monstre qui a coutume de poser une devinette aux voyageurs et les jette dans le précipice lorsqu'ils ne trouvent pas la réponse, ce qui est régulièrement le cas. À Oedipe, il demande : Qui a quatre pieds le matin, deux à midi et trois le soir ? Oedipe répond : L'homme ; enfant, il marche à quatre pattes ; adulte, sur ses deux pieds ; vieux, avec une canne. De dépit, le Sphynx se jette lui-même dans le précipice.
Arrivé à Thèbes, Oedipe est acclamé en héros... et se voit offrir la couronne du défunt roi et la main de sa veuve Jocaste ! Le couple aura deux garçons et deux filles. Là-dessus, la peste frappe Thèbes et l'oracle consulté répond que les dieux ne s'apaiseront que lorsque le meurtre de Laïos sera puni. Oedipe enquête et, de bribe en bribe, comprend qu'il est lui-même le meurtrier de celui qui était son vrai père.
Apprenant la vérité, Jocaste se tue et lui se crève les yeux et part sur les routes, accompagné de sa fille Antigone. Ni coupable, ni innocent, seulement victime du destin, il est recueilli à Colone par le roi d'Athènes Thésée.