Les troubadours sont à l'origine de la poésie profane en Occident. Leur nom vient du bas latin trobar, qui signifie trouver ou... composer des vers ou de la musique (on les appelle aussi trouvères en langue d'oïl, le français du nord). Ils racontent des épopées en vers qui magnifient les vertus chevaleresques. La Chanson de Roland est la plus célèbre de ces épopées ou chanson de geste (du latin gesta qui signifie action et désigne un exploit guerrier).
Ces poètes originaires pour la plupart d'Aquitaine ou de Provence ont inventé l'«amour courtois», fait de tendresse et de passion. Ils sont en général d'extraction noble ou bourgeoise. Certains appartiennent même à la haute noblesse. C'est le cas du duc Guillaume IX d'Aquitaine, grand-père d'Aliénor d'Aquitaine.
Celle-ci, fidèle à la tradition familiale, s'entoure de troubadours à Poitiers. Parmi eux le célèbre Bernard de Ventadour... À sa cour, gentes dames et troubadours chantent et dissertent à loisir, rivalisant d'esprit et de charme. On débat par exemple du point de savoir si l'amour est encore possible dans le mariage, quand la relation charnelle devient une contrainte et n'est plus le fruit d'un libre choix !...
De tels débats, soulignons-le, témoignent de l'émergence de l'individu (et de l'individualisme) : avant que les femmes cultivées de la chrétienté occidentale ne se mettent à raisonner, il était convenu en Europe comme dans toute les autres régions du monde que l'individu devait s'effacer devant la famille, le clan ou l'État. Aliénor et ses consoeurs donnent les premiers coups de boutoir à ces conventions «universelles» en revendiquant le droit d'aimer, voire d'épouser la personne de leur choix.
Les cours d'amour comme celles de Poitiers vont déboucher plus tard sur l'académie des Jeux Floraux, à Toulouse.
Les œuvres des troubadours sont interprétées de château en château par des amuseurs de moindre condition, les jongleurs, qui jouent aussi d'un instrument de musique. Les plus chanceux d’entre eux obtiennent un office stable à la cour d’un seigneur. Ils sont alors appelés ménestrels en langue d’oïl (leur nom vient du bas latin ministerialis et désigne un serviteur ordinaire).
Voir : Naissance des Jeux Floraux
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible