7 septembre 1940

Le Blitz : Londres sous les bombes

Le 7 septembre 1940, suite à l'échec des attaques aériennes contre l'Angleterre, Hitler inaugure une nouvelle tactique destinée à abattre le moral de l'ennemi : 364 bombardiers allemands, escortés par 515 chasseurs, bombardent Londres de 17h à 4h30 du matin. 

La première attaque cause 430 morts, surtout dans les quartiers populaires de l'East End. C'est le début de ce que les Allemands appellent du nom de code Blitz (« Éclair » en allemand). Londres va être bombardée 57 nuits de suite avant que le brouillard n'offre un bref répit aux habitants...

André Larané

Les docks de Londres après une attaque allemande en septembre 1940

Faute stratégique de Hitler

Hermann Goering, patron de la Luftwaffe, l'aviation allemande, a inauguré le 30 juillet 1940 une grande bataille aérienne en vue d'abattre la résistance anglaise et de permettre aux troupes d'invasion allemandes de traverser la Manche. Mais l'offensive ne tarde pas à s'enliser du fait de l'extraordinaire réactivité des pilotes anglais.

Le 24 août, un pilote allemand commet une erreur et lâche des bombes sur un quartier de Londres. Aussitôt, le Premier ministre britannique Winston Churchill, contre l'avis de ses généraux, décide de répliquer par une attaque sur Berlin. La nuit suivante, au prix d'énormes pertes, une escadrille anglaise arrive tant bien que mal à déverser quelques bombes sur la capitale allemande.

Hitler, piqué au vif, va commettre une erreur fatale en décidant de concentrer désormais les bombardements sur les villes anglaises et non plus sur les objectifs militaires et stratégiques. Il croit briser ainsi le moral des Britanniques...

Le Blitz frappe les civils, nouvelles cibles

L'East End de Londres est le premier frappé. Mais dès le 15 septembre et jusqu'au 10 mai 1941, les attaques allemandes doivent se faire de nuit pour échapper à la défense anglaise, par vagues de 150 à 200 appareils à chaque fois.

À partir du 15 octobre, les bombardements allemands s'étendent à toutes les grandes villes britanniques et aux grands centres de production.

Le plus violent frappe Coventry dans la nuit du 14 au 15 novembre. Trois vagues de bombardiers  réduisent la ville à l'état de cendres, causant près de 600 morts : un premier raid largue des bombes incendiaires, les suivants des charges explosives. La cathédrale elle-même n'est plus qu'un amas de décombres. 

Sur un total de 450 appareils engagés, les Allemands n'en perdent qu'un seul du fait de la faiblesse de la DCA. La propagande allemande invente pour l'occasion le néologisme « coventryser » pour exprimer l'idée d'une destruction totale.

Terrible précision : le haut commandement britannique avait sans doute été prévenu de l'attaque grâce au décryptage des messages codés échangés entre les Allemands via la machine Enigma. Mais le Premier ministre Churchill s'était gardé de prévenir les autorités locales afin de maintenir l'ennemi dans l'ignorance du décryptage.

Le palais de Buckingham n'échappe pas aux bombes, au grand soulagement des dirigeants anglais et de la famille royale elle-même. La reine Elizabeth, épouse du roi George VI, bénit le ciel et se félicite que la terreur soit équitablement partagée par les citoyens nantis et les humbles.

Les bombardements vont faire dans l'ensemble du pays, en neuf mois, plus de 40 000 morts et environ cent mille blessés. C'est le prix qu'ont eu à payer les civils anglais pour détourner les Allemands des cibles militaires et éviter ainsi l'invasion.

Le Blitz s'arrête enfin au printemps 1941 lorsque Hitler, constatant l'invincibilité anglaise, retourne ses armes contre les Européens de l'Est et les Soviétiques.

Le 14 février 1942, Churchill prend sa revanche en décidant de bombarder les villes allemandes. D'aucuns y voient une application du précepte antique : « Oeil pour oeil, dent pour dent », d'autres une nécessité dans la guerre totale engagée par Hitler.

La cathédrale Saint-Paul de Londres, pendant le bombardement allemand du 30 décembre 1940

Publié ou mis à jour le : 2022-09-11 22:48:37

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