Tomi Ungerer (1931 - 2019)

Le garnement qui aimait dessiner

Il était une fois un dessinateur alsacien qui adorait terrifier les petits enfants et secouer les consciences des grands. En deux coups de crayon, Tomi Ungerer était capable de faire pleurer dans les chaumières avec le récit d'Otto l'ours en peluche, avant de se montrer féroce dans ses affiches politiques et provocant avec ses dessins érotico-pornographiques.

Boudé par ses compatriotes, il a acquis la célébrité aux États-Unis où ses dessins dénonçant la ségrégation et la guerre du Vietnam sont devenus des icônes. Mais le 9 février 2019, à 87 ans, l'illustrateur est parti discrètement exercer son talent chez Jean de la Lune, laissant seuls Flix le chien, Emil le poulpe et Trémolo le musicien. Rejoignons-les pour rendre hommage à ce maître du dessin, qui restera le dessinateur le plus fécond du XXe siècle.

Isabelle Grégor

Dessin pour Trémolo, Tomi Ungerer, 1997, Strasbourg, musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration. L'agrandissement est un portrait de Tomi Ungerer en 2011 par Stephan Vanfleteren.

Petit Gringrin

Tic-tac... C'est au milieu des cadrans que naît le 28 novembre 1931 le petit Jean-Thomas, dernier rejeton d'une longue lignée d'horlogers installés à Strasbourg (leur signature se retrouve sur la vieille horloge de la cathédrale).

Tomi Ungerer dans les bras de sa mère, 1934, illustration tirée de Thérèse Willer, Tomi Ungerer, éd. L'École des loisirs, 2008. L'agrandissement est un portrait de Tomi Ungerer enfant, sans date, Strasbourg, musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration.Très vite, la mort entre dans l'existence de Tomi puisque son père, écrivain et artiste, meurt en 1935 d'une septicémie. Le reste de la famille part alors rejoindre Colmar, la ville du grand-père, où le petit garçon découvre dès 4 ans le plaisir de gribouiller. Il est encouragé en cela par sa mère qui le surveille du coin de l'œil tout en cultivant le bout de jardin qui doit les nourrir.

Devenu selon les vœux de maman-poule Alice un « petit jeune homme de bonne famille », il lutte contre l'ennui à l'école en dévorant le Journal de Mickey. Lorsque la guerre éclate, il s'accroche à son crayon, encouragé par sa patriote de mère à suivre les traces du célèbre illustrateur local Oncle Hansi, qui associe scènes idylliques alsaciennes et caricatures antigermaniques.

Plus amusantes sont les illustrations qu'il peut admirer dans les ouvrages de Benjamin Rabier et Jean de Brunhoff, comme Gédéon et Babar, ancêtres lointains des gentils cochons de la famille Mellops. C'est ainsi qu'en fouillant dans la riche bibliothèque de papa Théodore, Gringrin le petit grincheux se métamorphose en sage Tomerle, amoureux des Pieds Nickelés et de Mickey.

Tomi Ungerer avec sa mère, photographie, 1987, légendée : Mon sourire se retrouve sur le visage de ma mère, @tomiungerer.

Une belle plante

Tomi Ungerer revient ici sur le rôle capital joué par sa mère dans la naissance de sa vocation. « Ma mère ne jetait rien. Moi non plus. C'est ainsi que j'ai retrouvé intacts mes dessins d'enfant, mes journaux, lettres, cahiers d'écolier, bulletins... [...]. Donc, ma mère ne jetait rien, ni mes cheveux, ni les siens. Après sa mort, j'ai trouvé un sac en plastique plein de cheveux qu'elle retirait de son peigne. Elle voulait certainement les intégrer à un pull pour son petit dernier. Je suis né en 1931, j'avais donc neuf ans en 1940. Mes dessins, mes notes me fournissent les moyens de retracer cette aventure où le comique est tout aussi absurde que le tragique. Je suis un produit de cette époque. Il ne suffit pas de naître avec des dons ; encore faut-il à la semence un terrain fertile et bien cultivé. J'ai eu la chance de tomber sur un potager bien entretenu. Dès mon plus jeune âge, je fus encouragé avec enthousiasme à dessiner et écrire » (Tomi Ungerer, À la Guerre comme à la guerre).

Sans titre avec inscription : Deutsches Plunderung Wagen (Wagon de pillage allemand), 1943, Strasbourg, Tomi Ungerer, musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration.

« À la guerre comme à la guerre »

« Les Allemands ? Imaginez ma stupéfaction lorsqu'ils arrivèrent finalement ! […] Ils étaient là, débarqués comme des touristes qui sortent de leur autobus », dira plus tard Ungerer en évoquant ce 17 juin 1940.

Mon journal, 1942-1944, Cahier d’école, Strasbourg, musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration. L'agrandissement montre l'une des pages de ce cahier.En quelques semaines, tout change pour le jeune garçon qui garde en permanence son teddy bear dans son sac-à-dos, « au cas où... » : après avoir vu le tiers de la population de Colmar disparaître, sa propre maison occupée par un armurier affichant « le sourire radieux des fanatiques », il est obligé de retourner à l'école, mais dans une école nazifiée qu'il ne reconnaît plus.

Pour Jean, rebaptisé Hans, il est temps de mettre en œuvre ce qu'il appellera son « caméléonisme », sa capacité d'adaptation face à un endoctrinement à marche forcée. Il devient donc « Français à la maison, Alsacien dans la rue, et Allemand à l'école ».

Illustration tirée de À la Guerre comme à la guerre, Tomi Ungerer, 1943. L'agrandissement représente un dessin de Hitler, Tomi Ungerer, 1944, Strasbourg, musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration.Les enfants sont-ils obligés d'aller faire de l'exercice sous l'égide des Jeunesses hitlériennes ? Il évoque une vieille fracture à la tête pour rester dans son lit.

Le français est-il interdit par des professeurs exaltant les bienfaits du Führer ? Il couvre ses calepins de commentaires dans sa langue maternelle agrémentés de dessins férocement antinazis.

Par cette attitude bravache, il ne fait que suivre l'exemple de sa mère qui, dénoncée par une voisine, a réussi à ressortir de la Kommandantur la tête haute après avoir expliqué que les Allemands auraient besoin de francophones s’ils gagnaient...

Enfin, après un hiver passé dans la cave pour fuir les bombardements, le garçon voit s'avancer à l'entrée de Colmar un char Sherman, prélude à de nouveaux feux de joie alimentés par les livres en allemand extraits des bibliothèques. Hans peut dès lors reprendre son surnom, jugé jusqu'alors trop anglophone : Tomi.

Un drôle de carnaval

Dans ses souvenirs d'enfance, Tomi Ungerer revient sur l'état d'esprit qui lui a permis de traverser la guerre :
« Quant à notre cercle familial, il ne semblait que se renforcer au fur et à mesure des menaces. Nous passions nos soirées réunis autour de la table : on sirotait des tisanes, on jouait au mentana, un jeu de cartes, on dessinait, on tricotait, on cousait, on bricolait. La lecture à haute voix tenait un grand rôle dans ces veillées. Le Ludwig Richter Hausbuch, un ouvrage de lecture, la collection des livres de contes de fées dont ma mère était férue, étaient une source inépuisable d'inspiration […] L'ennemi était sur place, nous étions pris au piège dans son réseau de toile d'araignée. Pas question de la combattre ouvertement. Mais quelle saveur prend la vie dans un système où la ruse, la mystification, l'astuce vous font gagner la bataille du fou rire ! C'était passionnant. Un carnaval, où les costumes étaient remplacés par des uniformes. [...] Cette routine presque idyllique de la survie au jour le jour allait bientôt trébucher, s'empêtrer dans un nouveau chapitre. Comme un isotherme sur une carte météorologique, le front se rapprochait » ( À la Guerre comme à la guerre, 1991).

« Dessiner un Juif fut le premier devoir à faire à la maison après la rentrée des classes allemande.  L’instituteur fut très satisfait du résultat. » Tomi Ungerer, À la guerre comme à la guerre, 1991. L'agrandissement montre un dessin réalisé en 1948, À la guerre comme à la guerre, 1991.

Des cochons sous le bras

Difficile, le retour à la normale ! Il faut supporter les réflexions sur la soi-disant « collaboration » de la population, faire attention à ne pas parler allemand ou alsacien et si possible tâcher de perdre toute trace d'accent.

Les aventures de la famille Mellops - Les Mellops font de l'avion, Tomi Ungerer, 1957.« Fourmi boute-en-train », comme l'ont baptisé ses camarades éclaireurs, n'a pas dû faire tous les efforts nécessaires puisqu'il se révèle, selon son proviseur, « un esprit vif sans doute, mais d'une originalité voulue perverse et subversive » ! Le subversif dyslexique loupe d'ailleurs son bachot et décide d'aller oublier sa déception en Laponie, en levant le pouce au bord des routes, avant de repartir cap au sud en Algérie comme conducteur de chameau.

Ces errements prennent fin en 1953 lorsqu'il pose ses valises à l’École municipale des arts décoratifs de Strasbourg et commence à envisager une carrière de dessinateur. Las ! Puisque les éditeurs ne font que jeter un œil désinvolte à ses histoires de petits cochons (Les Aventures de la famille Schmutz, 1955), il met ses animaux de papier dans une cantine et s'embarque avec elle et 60 dollars pour les États-Unis.

Tomi Ungerer dans son studio de New York, 1960. L'agrandissement montre son dessin contre le débarquement de la Baie des Cochons, 1961, Strasbourg, musée Tomi Ungerer.New York ! Et le rêve américain devient réalité lorsque Life et le New York Times acceptent de publier les créations de ce jeune audacieux quelque peu émotif : n'a-t-il pas fait un malaise dans le bureau d'Ursula Nordstrom, « papesse » de la littérature jeunesse chez Harper & Row, qui avait osé lui expliquer que son histoire de petits cochons confrontés à un boucher était trop violente ?

Rien de tel pour se faire remarquer... Finalement, après un séjour à l'hôpital pour soigner ses poumons, il revient avec l'histoire d'une famille de porcins humanisés à la recherche d'un bien-être quelque peu bourgeois. Trait léger, couleurs tendres et ambiance française, Les Mellops font de l'avion (1957) ont le charme du premier succès !

Photographie de Tomi Ungerer, New York, Thomas Hoepker, 1958. L'agrandissement  montre affiche publicitaire pour The New York Times, 1960, Strasbourg, Musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration.

Crictor, Zéralda et les autres

Les cochons dans les contes pour enfants, rien de plus banal. Par contre, une pieuvre ou un vautour... Voilà qui est plus inattendu !

Crictor, Tomi Ungerer, 1958.On s'interroge même : peut-on donner le prix à du meilleur album de l'année à Crictor, le boa constrictor ? Finalement le jury se montre bon enfant et accepte que des animaux-qui-font-peur entrent dans le bestiaire des tout-petits. Ceux-ci font un triomphe à ces personnages de réprouvés qui dépassent les a priori pour venir en aide aux humains.

En 1961, Les Trois brigands débarquent à leur tour et imposent leur style japonisant bleuté. L'histoire, celle d'adeptes du mal transformés en bienfaiteurs sous l'influence d'une simple petite fille, sera réutilisée en 1967 à travers les mésaventures d'un ogre sanguinaire devenu inoffensif par gourmandise, Le Géant de Zéralda.

Détails de la couverture des Trois Brigands, Tomi Ungerer, 1968.Autre album devenu un classique, Jean de la Lune (1966) se veut selon son créateur « l'éternelle histoire de l'intrus différent des autres », fable sur la différence qui rappelle les difficultés que rencontra l'auteur sur le nouveau continent. Est-ce cette proximité qui poussa Ungerer à imaginer tout d'abord faire de son personnage un fromage ?

En tous cas, le Frenchy finit par prendre ses marques et ses aises en multipliant les livres pour enfants (près de 80 en 10 ans) et les petits dessins publicitaires pour les grands magazines.

Il faut traumatiser les enfants

À rebours de tout ce qui se faisait alors, Tomi Ungerer s'est fait un plaisir de montrer aux enfants dans ses albums ce qu'on leur cachait : la violence, la peur, l'exclusion...
Le Géant de Zéralda, Tomi Ungerer,1967.« Tous ces animaux qui sortent de l'ordinaire sont très intéressants d'un point de vue pédagogique, pour montrer aux enfants que même s'ils n'ont qu'une jambe, ou un défaut, ils pourront toujours s'en sortir dans la vie. […] Ma réputation dans le livre pour enfants est que je faisais sauter tous les tabous. Déjà j'utilisais des mots qui n'existaient pas dans les livres pour enfants à l'époque (tillbury ou blunderbuss [tromblon], par exemple). Ensuite j'étais le seul illustrateur à montrer du sang, des gens qui boivent, qui fument, donc ce n'était pas du goût des bibliothécaires » (interview de Tomi Ungerer par son éditeur Arthur Hubshmid, 2008).
« Si mes livres pour enfants ont survécu, c'est parce qu'ils sont subversifs. Parce que je montre aux gamins comment se moquer des adultes. Ce ne sont pas des imbéciles, ils savent très bien d'où viennent les bébés mais ignorent d'où viennent les adultes. Je me suis toujours adressé à eux d'égal à égal, sans rien leur cacher, quitte à parfois les brusquer. Comme je le disais il y a quelques années devant une convention de pédopsychiatres, il faut traumatiser les enfants pour leur donner une individualité » (interview au magazine Télérama, 2008).

Join the Free and Fat Society, illustration extraite de Politrics, Tomi Ungerer, 1967.

Des dessins coups de poing

Loin de s'endormir sur ses lauriers, l'ogre Ungerer sort ses griffes dans les années 60.

Dessin pour The Party, Tomi Ungerer, 1966, Strasbourg, musée Tomi Ungerer.Avec The Party (Une Soirée mondaine, 1966), il commence par s'en prendre à « l'homo businiensis » et à la bonne société new-yorkaise qui, déjà méfiante, ne peut accepter qu’un dessinateur français pour enfants se lance dans les dessins politiques critiquant son pays d'accueil.

Avec ses affiches, Ungerer cherche en effet à mettre la société américaine face à sa violence et ses contradictions : c'est ainsi que l'iconique Black Power/White Power interroge sur la responsabilité de chaque camp dans le système de la ségrégation.

Affiche Black Power/White Power 1967, Tomi Ungerer, Strasbourg, musée Tomi Ungerer. L'agrandissement montre Eat, affiche contre la guerre du Vietnam, 1967, Strasbourg, musée Tomi Ungerer.Guerre du Vietnam, risques nucléaires, vanité de la société qui se perd dans une course à l'argent... Rien n'échappe au trait satirique de celui qui se disait volontiers « anarchiste ». Encensés par les uns, ses « dessins coups de poing » sont loin de plaire à tout le monde : l'affiche Eat est même refusée par l'université de Columbia qui en avait passé commande.

Mis sur écoute, menacé, arrêté même quelques heures par le FBI, le dessinateur du gentil Chapeau volant poursuit pourtant avec la même liberté son œuvre de création et de satire, s'attaquant avec les dessins érotiques de Fornicon (1969) à une certaine vision du sexe à l'américaine, totalement soumise à la mécanisation. Chocking !

Les bibliothèques commencent à sortir ses livres de leurs rayons, les commandes se font plus rares. L'artiste comprend qu'il est temps d'aller voir ailleurs. En 1971, il part s'installer tout d’abord au Canada avant de rejoindre l’Irlande, pays d'origine de sa seconde femme, Yvonne Wright.

Isolé dans un coin de campagne, celui qui condamnait encore il y a peu la politique de Donald Trump ne cessera de s'indigner : « Je porte l'humanité sur mes épaules comme une croix. Si on a un peu de talent, il faut qu'il serve à quelque chose, à essayer de rendre le monde un peu meilleur » (interview pour le Nouvel Observateur, 2007).

La consécration d'un vieux gamin

Dans son exil irlandais, Ungerer continue à faire grincer des dents avec l'histoire d'un chaton en rébellion contre sa mère. Pas de baiser pour Maman (1973) dérange non pas tant pour l'aspect autobiographique choisi par l'auteur se rappelant avec horreur l'affection trop démonstrative de sa mère, mais à cause d'un dessin montrant le félin bouquinant sur la cuvette des toilettes...

Dessin pour Flix, Tomi Ungerer, 1997, Strasbourg, Musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration. L'agrandissement est le dessin pour Otto réalisé en 1999.Lauréat du prix Dud Award pour le plus mauvais livre de l'année, cet ouvrage ouvre paradoxalement une belle période de création : Flix le chien qui aurait dû être chat (1997), Trémolo le musicien qui sème ses notes (1998), Le Nuage bleu qui se sacrifie pour la paix (2000) et surtout Otto (1999), autobiographie d'un ours en peluche qui raconte son parcours, depuis la maison d'un petit garçon juif allemand jusqu'à la vitrine d'un magasin américain.

Les jouets, ce grand enfant les a toujours adorés au point de se transformer en collectionneur fervent, finissant par rassembler près de 6 500 pièces ! Qu'en faire ?

Dessin pour Le Nuage bleu, Tomi Ungerer, 2000, Strasbourg, musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration.Lorsqu'en 2007, Strasbourg décide d'ouvrir un Centre international de l'illustration dont une partie devient un musée consacré à son œuvre, le dessinateur s'empresse d'en faire don pour compléter les 11 000 dessins déjà offerts à sa ville natale.

C'est ainsi que, fait rarissime, l'artiste pouvait visiter son propre musée ! Victime de problèmes de santé, il s'était reconverti ces dernières années dans les collages et associations d'objets tout en continuant de suivre sa devise, « Tumor with humor », jusqu'à ce que la mort le rattrape.

Le vieux brigand semblait pourtant immortel et avait encore certainement beaucoup à dire pour compléter les 40 000 dessins produits dans cette vie bien remplie.

Dessin pour Jean de la Lune, Tomi Ungerer, sans titre, vers 1966, Strasbourg, musée Tomi Ungerer - Centre international de l’Illustration. L'agrandissement est l'hommage rendu au dessinateur par des enfants, bibliothèque de Montreuil, février 2019.

Sur un petit nuage

Ces dernières années, Tomi Ungerer s'était plié au difficile exercice de répondre aux questions des jeunes lecteurs de Philosophie magazine. Voilà sa réponse à la question d'Ada, 6 ans : « Serait-il possible que je ne fasse que rêver ma vie ? » :
« Pourquoi pas ! Dans ce cas, le rêve serait la réalité, et l'on s'endormirait en se réveillant !
Rêver est une façon gratuite de voyager. C'est donner libre cours à son imagination, en flottant au-dessus de la réalité.
Petit, j'étais un élève très distrait, rêveur. Il suffisait que je regarde passer les nuages, encadrés par les fenêtres de ma classe, pour me laisser emmener, blotti sur ces grandes couettes trimballées par le vent. Alors je jouissais d'une vue exceptionnelle sur la Terre, où mon école n'était qu'une chiure de mouche parmi bien d'autres.
Soudain, je me retrouvais à mon pupitre, avec une réprimande assénée par mon professeur. Mais attention ! Un jour, je suis resté sur mon nuage, et ma classe ne m'a plus jamais revu ! »
(Tomi Ungerer, Ni oui ni non. Réponses à 100 questions philosophiques des enfants, 2018).

Bibliographie

Tomi Ungerer, À la Guerre comme à la guerre. Dessins et souvenirs d'enfance, éd. Médium, 1991,
Thérèse Willer, Tomi Ungerer, éd. L'École des loisirs, 2008,
Musée Tomi Ungerer, Centre international de l'Illustration, Strasbourg.


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La littérature jeunesse
Publié ou mis à jour le : 2021-06-19 14:03:14

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