Alexis de Tocqueville (1805 - 1859)
« Mahomet a fait descendre du ciel, et a placé dans le Coran, non seulement des doctrines religieuses, mais des maximes politiques, des lois civiles et criminelles, des théories scientifiques »
Source : De la démocratie en Amérique II, I, v
Dans son analyse de la démocratie et des périls qui la menacent, l'historien et sociologue Alexis de Tocqueville accorde une grande place à l'excès d'individualisme comme à l'incrédulité religieuse. À défaut de citer en entier son chef-d'oeuvre De la démocratie en Amérique, relevons l'observation ci-après, dans le tome II, paru en 1840 ; elle fait écho à des interrogations très actuelles : « Mahomet a fait descendre du ciel, et a placé dans le Coran, non seulement des doctrines religieuses, mais des maximes politiques, des lois civiles et criminelles, des théories scientifiques. L'Évangile ne parle, au contraire, que des rapports généraux des hommes avec Dieu et entre eux. Hors de là, il n'enseigne rien et n'oblige à rien croire. Cela seul, entre mille autres raisons, suffit pour montrer que la première de ces deux religions ne saurait dominer longtemps dans des temps de lumières et de démocratie, tandis que la seconde est destinée à régner dans ces siècles comme dans tous les autres ».