Citations et Mots d'Histoire

Le temps des Révolutions

Maréchale Lefebvre    (1753 - 1835)

« Dis-y donc que c'est la femme au maréchal Lefebvre et la celle à Lannes »

Annonce de la maréchale Lefebvre au majordome de l'impératrice Joséphine vers 1810. Les railleurs répandirent l'anecdote en parlant de «la selle à l'âne». Fille d'un bûcheron alsacien, née le 2 février 1753 à Ruffach, Catherine Hubscher se rend à Paris où elle devient blanchisseuse dans une compagnie de gardes françaises. Un caporal-chef, Franz-Joseph Lefebvre, originaire de la même ville et de deux ans plus jeune, la remarque. Il l'épouse en 1783 après avoir obtenu le grade de sergent. Catherine va connaître douze grossesses dont il ne lui restera qu'un garçon survivant. Pendant la Révolution, Lefebvre obtient de l'avancement grâce à sa conduite lors des batailles de Fleurus et de Stockach. Lors du coup d'État du 18 brumaire, il est général de division et commande la garde du Conseil des Cinq-cents. Il prend alors le parti de Bonaparte. Élevé à la dignité de maréchal d'Empire en 1804, il s'illustre peu après à la prise de la forteresse prussienne de Dantzig le 24 mai 1807. Napoléon, qui décide en mars 1806 de constituer une noblesse d'Empire fondée sur le mérite, fait de Lefebvre le duc de Dantzig. En honorant ainsi le couple d'origine plébéienne, l'empereur veut couper court aux critiques des révolutionnaires comme des courtisans. À la duchesse de Lusignan qui s'indigne de l'octroi du titre de duchesse à la maréchale Lefebvre, il lui lance : «Il m'a plu d'élever le titre de duchesse jusqu'à la maréchale Lefebvre». Le maréchal duc de Dantzig reste sans artifice, parlant de ses soldats comme de «ses enfants». Sa femme n'oublie rien non plus de ses origines comme en témoigne l'apostrophe de «la selle à l'âne». Mais son sens de la répartie et sa franchise abrupte lui valent la haine de Talleyrand, que naissance et éducation opposent à la lavandière de Ruffach, ainsi que la jalousie des courtisans. Comme une dame réputée pour ses infidélités conjugales lui demande si elle n'oublie pas parfois qu'elle est duchesse, elle répond finement : «Oh, bien souvent ! Mais je n'oublie jamais que je suis la femme de Lefebvre». L'empereur la complimente un soir qu'il la voit parée de ses diamants : - Comme vous êtes belle, madame la duchesse ! - Oh, sire, comme votre Majesté est grande ! répond-elle avec malice, faisant allusion à la petite taille de Napoléon. Après la chute de l'Empire, tandis que Lefebvre, qui mourra en 1820, manoeuvre pour obtenir le titre de pair de France, sa femme refuse avec panache de remettre les pieds aux Tuileries, résidence du roi Louis XVIII après avoir été celle de Napoléon 1er. «J'y allais quand nous y étions chez nous ; maintenant, j'y serais chez eux», explique-t-elle. Un demi-siècle après sa mort, deux auteurs dramatiques, Émile Moreau et Victorien Sardou, ranimeront le souvenir de la maréchale dans une pièce intitulée «Madame Sans-Gêne»,... d'après le surnom d'une autre lavandière de l'Empire, Thérèse Figueur. Un film avec Arletty dans le rôle-titre sera tiré de la pièce en 1941.

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