Les janissaires sont les soldats d'élite de l'armée ottomane. Leur nom français est une déformation du turc Yeniçeri qui signifie « nouvelle milice ».
Grâce à ces fantassins disciplinés, voire fanatiques, experts dans le maniement du sabre et du mousquet, reconnaissables à leur bonnet de feutre blanc, les sultans turcs purent s'emparer en quelques décennies de la péninsule des Balkans et de toute la rive sud de la Méditerranée (à l'exception du Maroc).
Le corps des janissaires a été créé en 1334 par Orkhan, le fils d'Osman 1er, qui a donné son nom à la dynastie ottomane. Orkhan eut l'idée de recruter ses fantassins parmi les enfants des chrétiens vaincus et soumis par les Turcs. Chaque famille chrétienne était au minimum tenue de livrer un garçon sur cinq.
Enlevés à leur famille avant l'âge de 13 ans et réduits au statut d'esclave, les enfants étaient éduqués à la dure, dans la foi musulmane et l'obéissance au sultan. Ils constituaient une communauté soudée, habituée à débattre autour des marmites, au moment des repas.
Au XVIIe siècle, forts de leur prestige, les janissaires purent se mettre en ménage et transférer leur fonction par voie héréditaire. Puis des Turcs obtinrent le droit de devenir eux-mêmes janissaires et très vite déclinèrent les vertus militaires de ce corps. Non sans raison, les sultans en vinrent à craindre pour leur pouvoir et leur vie.
Le 16 juin 1826, le sultan Mahmoud II choisit d'en finir ! À Constantinople, ses troupes ordinaires aidées de la population attaquent au canon les casernes des janissaires. En une après-midi, pas moins de 7 000 hommes sont tués ! Le massacre se poursuit dans le reste de l'empire, avec au final 120 000 tués sur un effectif total d'environ 140 000 janissaires. Les survivants sont bannis.
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